DISP Lille : Le CP du HAVRE, une preuve supplémentaire du malaise de la profession.
Durant plusieurs jours et malgré le « statut spécial » les CPIP et personnels de
surveillance du CP du Havre se sont déclarés en grève en raison du sous-effectif
chronique signalé de longue date.
Le Bureau Régional du SNEPAP-FSU région Lille tire des
enseignements de ce mouvement.
Pour autant, il semble nécessaire de garder à l’esprit les points suivants :
La position extrême de boycott du travail – risquant de conduire à des sanctions
disciplinaires et/ou financières – témoigne d’un ras-le-bol généralisé face au
silence de l’administration et à des besoins depuis trop longtemps ignorés.
La demande d’affectation de deux personnels d’insertion et de probation sur
l’établissement pénitentiaire est légitime. Cependant 2 stagiaires CIP 15 ne
remplaceront pas 2 titulaires formés. Ils seront une charge de travail
supplémentaire pour des agents déjà en souffrance. Il est aussi à craindre que
leur formation professionnelle soit lacunaire puisque centrée sur un nécessaire
soutien aux titulaires du CP Le Havre. Cette désorganisation du service est la
conséquence du système de la pré-affectation des stagiaires contre lequel le
snepap-fsu s’insurge.
L’ALIP du CP le Havre est la face visible de l’iceberg. Les conditions de travail y
sont difficiles. Cette action solidaire de désespérance met en lumière une situation
malheureusement identique à celles de beaucoup d’antennes de la DISP de Lille et
de FRANCE.
Que dire de nos collègues d’Abbeville, de Boulogne Sur Mer, du CP de Longuenesse,
de Maubeuge, de Beauvais ou de Creil… qui ont en charge jusqu’à 500 mesures ?
A l’heure des discussions préalables au vote de la loi de finance rectificative, le
SNEPAP-FSU région Lille exige des recrutements massifs de personnels titulaires
formés et s’oppose avec force au mirage de la réserve pénitentiaire. Il en alertera les
parlementaires de la Seine Maritime. Des moyens supplémentaires sont aujourd’hui
plus que nécessaires pour ne pas dire vitaux.
Les plus hauts cadres pénitentiaires, le Ministère et le gouvernement se doivent de
considérer à sa juste valeur la mission de prévention de la récidive. Mission illusoire
dans ces conditions de travail.