Lettre ouverte au Directeur Interrégional de Rennes
Le 03 septembre 2013
Monsieur le Directeur Inter régional,
Les SPIP de la région se trouvent depuis longtemps dans une situation difficile du fait de la pénurie en personnels. Le non renouvellement des emplois contractuels aggrave considérablement l’état des services.
Il ne suffit pas de nous dire que la contrainte vient du plus haut niveau et vous est aussi imposée,
Il ne suffit pas de nommer des « chargés de mission de prévention des risques psycho-sociaux », qui envoient des injonctions aux DSPIP du type « ne dépassez pas 80 dossiers par CPIP » « allégez la charge de travail des agents », dont ceux-ci ne peuvent rien faire,
Il ne suffit pas d’ordonner aux DSPIP de ne plus payer les factures, ou d’attendre novembre pour embaucher dans les SPIP les psychologues annoncés au budget 2013,
Tout cela ne résoudra pas les difficultés des services dont vous avez la responsabilité !
Le nombre de PPSMJ par CPIP est en hausse, la charge de travail continue d’augmenter, le nombre de CPIP en situation effective de travail diminue. Les agents craquent, les arrêts de travail se multiplient. Les cadres doivent sans cesse réorganiser leurs services pour faire face à vos exigences et à celles des magistrats.
Notre administration se moque de nous en imaginant que nous pouvons encore croire à son intérêt pour les SPIP. On ment à la société toute entière en laissant entendre que l’on se préoccupe de la prévention de la récidive tout en ne prenant aucune décision qui permettrait aux personnels chargés de cette mission de faire vraiment leur travail.
Notre conscience profonde du sens de notre mission, notre souci de l’impact de notre travail sur les PPSMJ, ne peuvent plus suffire pour faire face à une charge toujours plus lourde. C’est pourquoi nous sommes de plus en plus nombreux à cesser d’accepter de travailler plus d’heures que nous sommes payés, de répondre à toutes les demandes au mépris de notre santé, physique et psychique, pour un résultat qui finalement importe à bien peu de monde. Pire, nous sommes de plus en plus nombreux à quitter le navire !
Parallèlement au non renouvellement des contrats, vous aviez évoqué la mise en place d’ un « mode de fonctionnement dégradé », analogue à ce qui est prévu pour les établissements.
Monsieur le directeur, nous vous demandons expressément de prendre les décisions indispensables permettant de rendre les conditions de travail des personnels des SPIP simplement acceptables : il est indispensable de mettre en place des mesures concrètes. Il est urgent de soutenir les personnels, tous corps confondus. Vous ne devez pas les laisser se noyer.
Pour le bureau régional ,
Mounia EL BOUCH