SPIP 74 : Pour que l’histoire ne se répète pas !

« C’est en faisant des erreurs que l’on avance », sauf dans le milieu judiciaire faut-il croire.

Nous nous souvenons tous du 19 janvier 2011 lorsque l’on apprenait la disparition d’une jeune femme de 18 ans, à Pornic, pour connaître quelques temps plus tard l’issue fatale que fut sa rencontre avec Tony MEILHON, une personne bien connue les services judiciaires.

On se souvient encore du contexte de cet événement tragique : Service de l’application des peines en sous-effectif, dossiers non affectés au sein du SPIP de Loire- Atlantique afin d’assurer un maximum de « 135 mesures actives pour un CPIP à temps plein, 110 pour un temps partiel à 80% », dysfonctionnements dans les modalités d’évaluation des profils à risque et dans la mise en place de suivis différenciés…

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Ce que l’on appellera « l’affaire de Pornic » entrainera nombre de dispositions réglementaires et légales en vue de renforcer la traçabilité des actions réalisées par les services et de renforcer le contrôle des délinquants à haut risque de récidive.

Ce que l’homme de la rue ne sait pas c’est que derrière cette vitrine rassurante, se faisant l’écho d’une angoisse sécuritaire muée en phobie, se cache une autre réalité.

Pour ne citer que cet exemple de nouvelle situation à risque, nous souhaitons interpeller les pouvoirs publics sur la situation du SPIP d’Annemasse, qui bien que déjà très difficile jusqu’à présent, est désormais très inquiétante. En effet, ce service est exposé à de graves carences en ressources humaines.

Actuellement, le SPIP d’Annemasse fonctionne avec 5 CPIP et un adjoint

administratif (en équivalent temps plein) pour 1213 mesures, soit 243 mesures par agent lorsque toutes ces mesures auront été affectées.

Nous sommes très éloignés des préconisations formulées par diverses commissions invoquant un nombre de 60 mesures par agent.

Même si « à l’impossible nul n’est tenu », les CPIP, en qualité de chargés d’une mission de service publique, sont contraints de faire face à des injonctions paradoxales : assurer le suivi de personnes condamnées tout en garantissant la sécurité de la collectivité.

Non seulement le service n’est pas organisé de façon à garantir une évaluation fine des profils en vue d’une différenciation des suivis, mais les CPIP se trouvent actuellement dans l’obligation d’assurer une double casquette, la leur et celle d’agent d’accueil et administratif.

Car en plus d’assurer l’accompagnement de 200 usagers il leur est demandé d’assurer l’accueil téléphonique et physique des personnes, ainsi que nombre de tâches administratives, pendant les absences du personnel administratif (en moyenne au moins 5 jours par mois).

Cette organisation « en urgence » implique aussi une importante surcharge de travail pour l’unique personnel administratif, qui se voit imposer d’assurer le contrôle des dossiers en suivi administratif (soit plus de 200 mesures), alors que cela ne relève pas de ses missions premières.

Risques psychosociaux, risques de récidive, sommes nous prêts à

regarder en face les agents victimes de burn out ou à assumer une

« affaire d’Annemasse » ?

Pour ces raisons, le SNEPAP-FSU demande le recrutement en

urgence de personnel d’insertion et de probation
et le respect du

principe de pluridisciplinarité au sein des SPIP, c’est à dire le recrutement d’agent et secrétaire administratif, pour les fonctions administratives, de personnel de surveillance, pour les fonctions d’accueil du public et de suivi contrôlé de certaines mesures, de psychologue pénitentiaires, pour l’appui méthodologique dans les accompagnements, d’agent culturel, pour la coordination culturelle en milieu carcéral.

Le SNEPAP-FSU demande à l’administration pénitentiaire de doter ses

services d’outils d’évaluation et de référentiels d’organisation de nature à

garantir un fonctionnement conforme à la sécurité de la collectivité et au

bon accompagnement des usagers.

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