STAGIAIRES PRÉAFFECTÉS SUR DES POSTES DE CPIP PLACÉS : POUR NOS JEUNES COLLEGUES, EXPRIMONS NOUS !
Semblant disposée à tirer les leçons du décollage raté du dispositif des CPIP placés de juin 2013, l’administration procédait il y a quelques mois à une enquête étoffée auprès de tous les acteurs concernés et à la consultation des organisations professionnelles siégeant en CAP des CPIP. Si certains éléments étaient porteurs d’espoir, d’autres leviers susceptibles d’améliorer l’attractivité de ces postes se devaient d’être activés : redécoupage des zones d’intervention, harmonisation dans les déclinaisons régionales du dispositif, information des personnels en amont des mouvements, accueil et respect des droits des CPIP placés sur les terrains (présentation des services, mise à disposition de documents et d’outils indispensables comme la charte des temps, le projet de service, un annuaire des équipes et des partenaires ; respect des délais de prévenance entre deux missions ; respect du droit à la formation continue), évolution des conditions d’intervention (durée de mission cohérente, véhicule et ordinateur portable dédiés, offres satisfaisantes en terme d’hébergement, avance des frais…), garantie d’une réelle compensation financière.
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Or, les perspectives d’amélioration étaient rapidement balayées, la diffusion d’une note recommandant aux DISP d’utiliser la procédure d’avance des frais de déplacement étant la seule réponse apportée par l’administration à ces failles pourtant maintes fois soulevées. Pire, l’administration évoquait son intention de proposer les postes de CPIP placés aux futurs stagiaires de la 18ème promotion de CPIP. Les deux organisations professionnelles opposèrent une fin de non recevoir claire et sans appel. L’administration prenait note et se remettait en apnée. Fin mars, inquiet du silence de l’administration à l’approche de la CAP de mobilité, le SNEPAP-FSU interpellait la Directrice de l’Administration Pénitentiaire au cours d’une audience. Nous apprenions alors que le projet était passé du rang de « proposition » au rang de décision. Un passage en force sans aucune difficulté pour la DAP, le stagiaire étant sédentarisé sur l’antenne « siège » de la zone de rattachement durant l’année de pré-affectation.
Aujourd’hui, la question n’est pas d’approuver, ou non, le dispositif de CPIP placés. Il s’agit d’accepter, ou non, que des postes de CPIP placés soient imposés à de jeunes professionnels. La nature même de ces fonctions doit impliquer des recrutements de personnels titulaires, expérimentés et volontaires. C’est ainsi que le voient les organisations professionnelles et les personnels. C’est ainsi que le conçoivent les élèves de la 18ème promotion de CPIP, dont certains se sont dit prêts à passer d’autres concours, à démissionner, voire à redoubler leur première année pour échapper à cette décision…C’est ainsi que le préconise le rapport conjoint de l’Inspection Générale des Services Judiciaires et de l’Inspection Générale des Finances, à l’origine du projet en 2011 !
Cette décision aura pour conséquence d’exposer de jeunes professionnels, qui passeront rapidement d’une tâche à une autre en fonction des services et des besoins locaux (suivi classique, intervention dans un pôle spécialisé etc), qui devront s’adapter à des missions rendues difficiles par leur courte durée et faire face à des situations tendues en terme de ressources humaines, tout en composant avec des conditions matérielles loin d’être satisfaisantes.
Nous ne pouvons accepter que cette promotion de CPIP, et celles qui suivront, soient les cobayes de dispositifs non accompagnés. Nous ne pouvons plus tolérer que l’ensemble des services continuent de payer le prix d’un système de « pré-affectation » absurde conduisant des antennes à être composées essentiellement de stagiaires, des agents pré-affectés à être formés par un seul et même tuteur, et des « zones de rattachement » à se transformer en lieux de stages. La Directrice de l’Administration Pénitentiaire doit saisir les enjeux. Le SNEPAP-FSU tente d’ores et déjà de sensibiliser la Garde des Sceaux.
Pour toutes ces raisons, et parce qu’il nous appartient de nous engager pour nos futurs collègues, le SNEPAP-FSU invite l’ensemble des personnels, tous corps confondus, au-delà des appartenances syndicales, à exprimer leur refus d’une décision injuste et irresponsable en signant la pétition qui circule dès aujourd’hui dans nos services.