LA JUSTICE EST EN DANGER : Le COMBAT CONTINUE !!

Profondément inquiets par les annonces budgétaires au Ministère de la Justice,

les associations et syndicats des professionnels du Ministère de la Justice ne

baissent pas la garde et continuent le combat !

La hausse de 4,5% du budget Justice derrière laquelle se retranche notre

Ministre ne saurait masquer l’indigence dans laquelle exercent les professionnels

dans un Ministère dont la part du budget par habitant équivaut à peine à celle de

pays comme l’Arménie ou la Croatie selon les calculs du Conseil de l’Europe !

Ces annonces ne sauraient non plus masquer que l’insuffisance de cette hausse au

regard de l’explosion de la charge de travail dans toutes les directions du

Ministère est le résultat direct de politiques dévastatrices !

Faire toujours plus avec toujours moins ! Quand va-t-on s’arrêter ?

A la pénitentiaire, les établissements à taille humaine vont fermer au profit

d’ « usines carcérales » éloignés des centres urbains et dont l’économie

est dictée par la RGPP. Nous assistons ainsi à de véritables

« délocalisations » carcérales orchestrées par l’Etat, au détriment des

personnels et des personnes sous main de Justice, au nom de la seule

logique de rentabilité… pour le privé… Dans ce cadre, le maintien des liens

familiaux ne semble plus une priorité pour les mineurs comme pour les

majeurs écroués.

De plus, les annonces budgétaires officialisent un fonctionnement en souseffectif

permanent. Les ouvertures des nouveaux établissements se font

sans les personnels nécessaires. Des missions nouvelles sont imposées sans

les moyens correspondants. Cette situation dégrade fortement des

conditions de travail déjà médiocres et organise un service public

pénitentiaire indigne !

A la PJJ, les suppressions de postes vont de nouveau aller couvrir le solde

positif en création de poste sur l’ensemble du Ministère. Une nouvelle fois,

on déshabille la PJJ pour habiller les autres directions, et pouvoir afficher

des recrutements ailleurs ! Cela suffit !

La poursuite de la restructuration de la PJJ au niveau de ses missions

comme de son organisation administrative va porter principalement,

comme en 2010, sur les personnels administratifs et techniques (- 223

ETPT). De plus, le plan de fermeture des foyers éducatifs se poursuit, ce

qui entraîne un appauvrissement de la diversité des prises en charge au

profit des seuls services de contention et d’enfermement.

En administration centrale, 120 postes doivent être supprimés à partir de

2011, au motif que le regroupement immobilier diminuerait les tâches, en

réalité pour sous traiter de plus en plus au privé.

Dans les tribunaux, le recrutement de 399 fonctionnaires, (même pas un

par juridiction) est totalement dérisoire au regard des pertes

enregistrées les années précédentes à l’occasion notamment de la

fermeture de près d’un tribunal d’instance sur deux. Alors que la refonte

de la carte judiciaire complique l’accès aux tribunaux pour les justiciables

plus éloignés, les services sont dans l’obligation de réduire leurs horaires

d’ouverture au public pour l’édition des décisions, leur notification, les

convocations.

Le nombre de magistrats continue à baisser puisque les recrutements

envisagés ne compensent pas les départs à la retraite. La perte pour

l’année 2011 est au moins de 76 magistrats alors même que la charge de

travail s’accroît partout ainsi que le reconnaît le ministère de la justice

en raison de l’augmentation du recours à la justice, de la politique de

réponse systématique aux infractions, et des incessantes réformes.

Dans les tribunaux administratifs et cours administratives d’appel, la

pression statistique conduit le Conseil d’Etat, soutenu par le ministère de

la Justice, à organiser la disparition progressive du rapporteur public. Le

projet de suppression de ce magistrat, qui assure aujourd’hui un double

regard sur chaque dossier, est examiné à l’heure actuelle au Sénat dans

le cadre de la proposition de loi dite de simplification et amélioration du

droit. Ce projet est d’autant plus contestable qu’il n’a vocation à

s’appliquer qu’aux contentieux concernant les justiciables les plus fragiles

et les plus modestes. Or, l’institution du rapporteur public constitue, par

son intervention orale à l’audience, la seule occasion pour le justiciable de

comprendre la décision de justice et incarne donc en tant que telle

l’accessibilité des citoyens à la justice administrative.

Les tribunaux sont en état de quasi-faillite, ne parvenant plus à payer les

experts, les enquêtes sociales, et parfois même leur facture d’électricité

Le budget de l’aide juridictionnelle et des frais de justice est toujours

insuffisant au regard des besoins d’autant qu’il ne prend pas en compte la

réforme indispensable de la garde à vue, prévoyant une présence

effective de l’avocat."



LES ANNONCES BUDGETAIIRES NE FONT DONC

QUE RENFORCER NOTRE DETERMIINATIION A

LUTTER POUR UNE JJUSTIICE DE QUALIITE

DOTEE DES MOYENS DE FONCTIIONNER !!

Après les mobilisations de mars 2010, les syndicats et

associations représentant les professionnels de la Justice

ont entamé des actions

au sein des tribunaux fin septembre.

au mois de novembre 2010, des actions seront organisées

dans les établissements pénitentiaires !!!

Pour cela, les personnels du Ministère de la Justice, les

magistrats et avocats, rejoints par les élus qui le

souhaiteront, vont organiser une série d’actions visant à

alerter les médias sur les incidences directes des politiques

pénales, des perpétuelles carences budgétaires et de la

RGPP sur notre Justice !

Paris le 2 novembre 2010

pdf_Communique_Justice_-_Budget_2011
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