Annulation du comité technique SPIP du 14 juin dédié au RPO : encore un rendez-vous manqué !
Depuis déjà plus de deux ans, la DAP travaille sur le référentiel des pratiques opérationnelles relatif à la méthodologie de l’intervention en SPIP (RPO 1) : réunions de travail interprofessionnelles et pluridisciplinaires, actions décentralisées en DISP, intégration dans le parcours de formation des promotions de CPIP.
En parallèle à ce mouvement institutionnel, des agents ont investi, se sont investis comme formateurs-relais : quelques soient leurs parcours professionnels, leurs obédiences syndicales, leur engagement a été exceptionnel. Se rendant dans chaque service, se confrontant à leurs collègues avec qui ils partagent le même quotidien de prises en charge et de surcharge de travail, démystifiant une pensée craintive et nourrie de désinformation, ils ont démontré par l’exemple et la pédagogie combien la professionnalisation de nos actes métiers structuraient le travail de diagnostic, combien les outils apportaient une aide dans un travail aliéné par sa densité. Ainsi, tant les règles européennes relatives à la probation (REP) que l’évaluation deviennent des paradigmes que la profession s’approprie. Quoi qu’en pensent les gardiens dogmatiques du travail social ou du contrôle des obligations, les SPIP attendent avec impatience la mise en œuvre du RPO 1.
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Depuis le mois de février, des organisations syndicales bloquent l’examen du RPO 1 au CT SPIP : usant sans vergogne d’éléments contextuels dilatoires et fallacieux (changement de DAP, de Ministre de la Justice, contexte social inadapté). Début février, le RPO 1 était porté à l’ordre du jour d’un CT SPIP qui fut boycotté ; re-convoqué 15 jours plus tard, le CT SPIP avait vu son ordre du jour vidé de sa substance. Le RPO 1 a de nouveau été mis à l’ordre du jour du CT SPIP le 2 mai dernier ; suspendu du fait de l’heure tardive, et re-convoqué pour aujourd’hui, mercredi 14 juin. Et c’est donc à quelques heures de la reprise de ce comité technique que nous sommes informés de son annulation, et de son éventuel report à la rentrée, toujours à la demande d’une organisation professionnelle. La co-gestion qui s’est installée au sommet de cette administration entre certaines organisations et ceux qui tentent de la diriger devient gênante… L’administration centrale ne prend plus ses responsabilités, préférant sacrifier l’évolution attendue par les professionnels des SPIP.
Afin d’amuser la galerie et de simuler un dialogue social bafoué, l’administration a fait le choix d’inviter les organisations syndicales à se rendre à une réunion visant à présenter l’historique du RPO 1, afin que toutes puissent présenter leurs amendements. Trêve de plaisanteries ! Cela fait plusieurs mois que chaque organisation syndicale a pu donner à entendre ses amendements et nous savons tous qui veut quoi. Cela fait plusieurs mois que seul le SNEPAP-FSU porte auprès de la DAP la nécessité d’entériner ce projet qui n’est que la suite logique du manuel de mise en œuvre de la contrainte pénale validé par 7 voix contre une au CT SPIP de septembre 2015. Les SPIP sont prêts à vivre ce changement, c’est maintenant à la DAP de prendre ses responsabilités !
Face à ce manque d’ambition politique et d’anticipation, nous faisons le choix de ne pas nous rendre à cet erzatz de réunion qui se tient cet après-midi. Nous rencontrerons le Ministre de la Justice pour lui exposer notre point de vue tout comme nous attendons la nomination du nouveau DAP pour qu’un cap soit enfin fixé… et surtout maintenu. Nous rappellerons que ce temps perdu est un frein à la mise en œuvre des organigrammes de service, au déploiement des résultats de PREVA, à la légitimation de l’expertise des SPIP. La reconnaissance régalienne des missions du SPIP passera indéniablement par la mise en œuvre de ces axes politiques modernes.
Paris le 14 juin 2017