CAP DES DPIP DU 17 JUIN 2015 : DECLARATION LIMINAIRE

Les Représentants du Personnel du SNEPAP-FSU souhaitent une nouvelle fois débuter cette CAP en vous demandant de nous engager, nous Personnels d’Insertion et de Probation, dans une modification de nos statuts.

Il ne s’agit pas, Madame la Directrice, de nous lancer dans une bataille vaine, inadaptée. Nous sommes tout aussi conscients que vous des enjeux liés à la Fonction Publique. Le rappel que vous nous avez fait de la nécessité de montrer à la DGAFP notre « bonne volonté » afin de prétendre à ce nouveau statut ne nous convainc pas, ou plus.

Nous voulons, Madame la Directrice, vous remercier de votre engagement à soutenir notre filière. Votre présence à cette CAP en est le symbole le plus visible. Le choix de voir des cadres issus de notre filière à des places de responsabilités, jusqu’alors jamais accessibles, est aussi le résultat de votre volonté. Nous vous en sommes

reconnaissants et n’avons pas la mémoire courte.

Cette résistance que nous manifestons, à votre proposition « d’aménager » nos statuts, ne doit pas être interprétée comme un énième bras de fer syndical d’un autre âge. Notre force, notre honneur nous portent à réclamer ce qui nous est dû.

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Notre administration connait une véritable mutation, au regard d’une réflexion professionnelle nouvelle, portée par les Personnels d’Insertion et de Probation. Cette mutation, notre organisation professionnelle et des collègues l’ont portée. Aujourd’hui, certains voudraient s’en emparer et nous laisser sur le bas côté. Ceux-là sont

grossiers, tant leur suffisance renvoie à la petitesse de leur vision de nos métiers. Si revendiquer la reconnaissance pleine et entière de l’ensemble des missions et des personnels qui composent l’administration pénitentiaire est une menace, alors, effectivement, les organisations engluées dans une vision catégorielle et rétrécie de cette administration peuvent s’inquiéter. Le SNEPAP-FSU portera ses revendications, sans pour autant opposer les catégories de personnels.

C’est dans ce contexte, Madame la Directrice, que nous voulons, non contre vous, non contre les nôtres, mais ensemble, voir nos statuts évoluer.

Cette revendication n’est pas illégitime. Vous connaissez nos quotidiens, notre hargne à rendre humain notre accompagnement des personnes condamnées, détenues ou non. Nous saluons les recrutements qui accompagnent la réforme pénale, mais nous ne nous en contenterons pas. La faiblesse de cette réforme, et vous le savez à la lumière des statistiques, c’est de vous appuyer sur les magistrats, et non sur les SPIP.

Les SPIP sont des organisations insatisfaites, inventives mais bridées. Il est temps, Madame la Directrice, d’aller dans la refonte de nos statuts car nous sommes capables d’appuyer une politique visant le développement des prises en charge en milieu ouvert. Aucun des acteurs choyés par le ministère de la Justice ne lui permettra de réussir cette réforme pénale.

C’est à nous qu’il convient de légitimer la pertinence des nouveaux dispositifs, d’accueillir et évaluer ces nouveaux condamnés, de favoriser leur retour à un comportement citoyen. Nous sommes prêts à cela, nous le voulons et nous avons soutenu la création de cette nouvelle peine.

Pour nous, cette réforme ne peut plus attendre. C’est l’heure des choix, Madame la Directrice, et il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Paris, le 17 juin 2015

Les Représentants des Personnels DPIP

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