CPIP placés et CAP des CPIP de Juin 2013 : le marasme s’installe…
Le SNEPAP-FSU a rencontré les représentants des sous directions des Ressources Humaines (RH), de
l’organisation des Services Déconcentrés (SD) et des Personnes sous Main de Justice (PMJ) de la DAP pour un
point d’étape sur l’élaboration du statut des CPIP placés.
Au terme d’une première réunion technique qui s’était
déroulée en janvier dernier entre les représentants du personnel à la CAP et l’administration centrale, plusieurs
points devaient encore être arbitrés. Or, deux mois plus tard, et à quelques jours de la publication de la note de
mobilité pour la CAP des CPIP de juin 2013, force est de constater que le dossier n’a pas beaucoup avancé…
S’agissant de l’organisation de la CAP 2013, 102 postes « classiques » seront publiés sur une première liste,
suivie d’un additif consacré aux 88 postes de CPIP placés, additif qui sera accompagné d’une fiche de poste
générique. La publication de deux notes différentes a, selon la DAP, pour objectif d’éviter que des personnels
pré-affectés ne se voient attribuer un poste de CPIP placé. Les postes de CPIP placés qui ne seront pas pourvus
resteront donc vacants. Bien plus, dans ce cas, la DAP envisage de pré-affecter deux stagiaires sur une même
résidence administrative laissée vacante à l’issue de la CAP sur la liste des postes « classiques ». S’il est donc
désormais acté que ces postes de CPIP placés ne seront proposés qu’aux titulaires, d’autres modalités, pourtant
essentielles, n’ont toujours pas été arrêtées…
Zone d’intervention et résidence administrative de rattachement :
Le SNEPAP-FSU a insisté pour la distinction claire entre ces deux notions. S’agissant des choix opérés en matière
de découpage et de pôles de rattachement, l’administration prévoit :
DISP de Bordeaux : 3 zones / 3 RA de rattachement : Libourne, Angoulême et Brive
DISP de Dijon : Orléans, Dijon et Chalon-en-Champagne
DISP de Lille : Lille, Amiens et Rouen
DISP de Lyon : Clermont-Ferrand, St Etienne, Lyon
DISP de Marseille : Corse, Marseille, Nice
DISP de Paris : 2 zones, 2 RA de rattachement : Versailles, Melun
DISP de Rennes : Nantes, Caen et Rennes
DISP de Strasbourg : Nancy, Strasbourg, Besançon
DISP de Toulouse : Toulouse, Montpellier, Albi
Nous avons fait part de notre consternation face à un découpage où à l’évidence, seules les considérations
matérielles et surtout financières, ont présidé pour certaines zones. La DAP a par exemple retenu Libourne pour
RA de rattachement de la zone Libourne au lieu de Mont de Marsan, plus central mais ne disposant pas de
bureaux pour accueillir des collègues placés en cas d’absence de mission. La cartographie étant toujours à
l’étude, le SNEPAP-FSU a transmis ses propositions à la DAP.
Nature des missions :
Si, à la satisfaction du SNEPAP-FSU, la DAP a indiqué que l’agent serait en mission, et non en mise à disposition,
elle a toutefois précisé vouloir permettre à la direction du SPIP une certaine souplesse dans la définition des
fonctions du CPIP placé qui ne se limiteraient donc pas strictement au poste de l’agent remplacé. Le SNEPAPFSU
a refusé cette possibilité et insisté sur la nécessité de communiquer au CPIP placé, lors de sa prise de
fonction, une fiche de poste complétée d’une lettre de mission spécifique. Si la DAP estime que cette dernière
procédure serait trop lourde, elle s’est cependant engagée à transmettre aux DISP une doctrine d’emploi,
garante de l’homogénéité du cadre d’intervention.
Durée des missions :
La durée minimale d’intervention d’un CPIP placé sur un service ne pourra pas être inférieure à deux mois.
Interpellée sur l’absence de précision quant à la durée maximale, la DAP a rappelé qu’en cas d’absence longue
(disponibilité, détachement…), le poste aura vocation à être ouvert en CAP de mobilité, le CPIP placé n’étant pas
destiné à venir combler durablement une vacance de poste. Afin de garantir des durées d’intervention en
adéquation avec les dates des CAP, le SNEPAP-FSU a exigé que ces points soient précisés dans la doctrine
d’emploi qui sera adressée aux DISP et qu’une durée maximale d’intervention soit fixée. C’est la DISP qui
décidera du lieu de la mission et priorisera sur les demandes émanant des SPIP de la zone d’intervention.
– Moyens financiers :
Le SNEPAP-FSU a rappelé son opposition ferme à la modulation de l’IFPIP, point sur lequel le DAP s’était engagé
en 2009, et sa volonté d’une création d’une indemnité spécifique. Pour rappel, le montant de l’IFPIP est différent
en fonction du grade. En l’état, le CPIP placé pourrait bénéficier d’une IFPIP à son taux maximal, soit une
bonification de 749 euros par an en classe normale (IFPIP de base à 1498 euros) et de 962 euros en hors classe
(IFPIP à taux normal de 1924 euros). Ce système de modulation est donc profondément inégal en fonction des
personnes. Si nous entendons que l’ouverture d’une prime spécifique relève de la publication d’un décret,
procédure impossible compte tenu des délais impartis (la faute à qui !), nous avons exigé que le caractère
transitoire de ce dispositif soit inscrit dans la circulaire qui organisera le statut. La DAP nous a indiqué que
d’autres organisations professionnelles se sont d’ores et déjà positionnées pour une absence de compensation
financière au statut de CPIP placé.
– Mobilité :
Une bonification de points à la mobilité sera octroyée. La DAP, sans avoir encore tranché, propose 4 points dès le
début de la seconde année puis envisage l’attribution 2 points par an. Le SNEPAP-FSU a indiqué que cette
bonification, si elle était intéressante sur le principe, ne peut suffire à elle seule sans compensation financière,
notamment pour des régions que les agents ne souhaitent pas forcément quitter. Il faut donc que le statut dans
son ensemble soit attractif, y compris de manière financière.
Moyens matériels et déplacements :
Dans un souci de rationalité économique et budgétaire, le CPIP placé disposera des moyens du service où il
exercera ses missions. Or, s’il semble acté qu’il bénéficiera d’un ordinateur portable, le SNEPAP-FSU n’a pu que
manifester ses craintes quant à son accès à un véhicule de service (le fait d’être titulaire du permis de conduire
ne sera plus une condition requise), dans certaines antennes déjà sous dotées. La DAP ne semble pas s’en
inquiéter, arguant du fait que les trajets du CPIP placé, contraint de recourir aux transports en commun, seront
pris en charge, sans avance de frais.
Soucieux de garantir au CPIP placé une prise en charge non dégressive de ses frais de déplacement, le SNEPAPFSU
a précisé sa volonté que les remplacements soient considérés sous le régime de l’« intérim », bénéficiant
des conditions et modalités de règlement fixées par l’arrêté du 3 juillet 2006. En effet, ce régime est plus
favorable que celui de la mission qui prévoit une dégressivité du remboursement des frais au fur et à mesure de
la durée de la mission.
Sur une interpellation du SNEPAP-FSU, la DAP a confirmé que le CPIP placé bénéficiera bien de la compensation
forfaitaire en congés supplémentaires aux délais de route, conformément à la circulaire du 27 décembre 2001
relative à l’ARTT qui dispose : « Les temps de déplacements professionnels entre le domicile de l’agent et un lieu de
travail désigné par l’employeur autre que le lieu habituel de travail, accomplis en dehors de la période normale
d’ouverture du service de rattachement de l’agent, sont pris en compte lorsqu’ils sont réguliers et nécessaires à
l’exercice des fonctions. Ces temps de déplacement sont compensés de façon forfaitaire : 1 jour pour 10 à 15
déplacements annuels ou 2 jours au delà de 15 déplacements annuels. »
Gestion du temps de travail :
A nos interrogations relatives à l’organisation concrète du temps de travail d’un CPIP placé, en l’espèce
l’application de la charte des temps (celle du SPIP d’intervention, celle de la RA, celle de la DISP ?), la gestion des
congés (validation par le DFSPIP, cadre de proximité ou le DISP, qui bénéficie d’une vision plus globale ?), la
gestion d’ORIGINE (création d’un compteur spécifique qui suivra l’agent ?), l’administration a avoué n’avoir pas
examiné la question et va s’en saisir…
Le SNEPAP-FSU a dénoncé la gestion de ce dossier qui est traité dans la précipitation et
l’amateurisme le plus total, à quelques semaines de la CAP des CPIP ! L’administration de son
côté espère que les postes de CPIP placés seront pourvus… Or, au regard des questions toujours
en suspens sur des points pourtant essentiels, difficile d’imaginer que les agents se
positionneront. L’administration voudrait faire capoter ce projet qu’elle ne procèderait pas
autrement…
Bien plus, comme il était prévisible eu égard aux faibles recrutements de 2012 (137 CPIP sur la
CPIP 17), 102 postes classiques seront donc proposés à la CAP de mobilité de juin des CPIP. Le
SNEPAP-FSU a rappelé à la DAP que pour la troisième année consécutive, l’effectif du corps des
CPIP va donc encore baisser car les recrutements ne remplaceront pas les départs.
Parallèlement, les agents sur les terrains, accrochés à l’espoir que les préconisations de la
conférence de consensus seraient concrétisées par un renfort rapide en terme de moyens
humains, perdent patience et sont catastrophés face à la triste réalité des renforts qui
arriveront suite à la CAP de Juin. Le SNEPAP-FSU a dénoncé cette situation extrêmement
critique en matière d’effectifs dans les SPIP. Il a rappelé que le principe des CPIP de
remplacement, envisagé par le rapport de l’IGF-IGSJ, était pensé dans un ensemble qui
prévoyait le développement de la représentation de la filière insertion-probation au différents
niveaux de décision de l’AP mais aussi et surtout la mise en oeuvre d’organigrammes pour les
SPIP permettant un calcul des besoins en ressources humaines. Mais depuis la suppression d’un
dialogue social spécifique aux SPIP et l’éviction du SNEPAP-FSU des discussions sur ce sujet, à
l’évidence, les organisations représentatives au CT-AP, malgré les grands discours, ont laissé
pourrir ce dossier pourtant essentiel…
Paris, le 29 mars 2013.