déclaration liminaire CT SPIP septembre 2017

La consolidation des pratiques professionnelles en SPIP est en cours et doit désormais aboutir à une politique pénitentiaire ambitieuse pouvant renforcer la probation et donner du sens à la prise en charge des usagers du service public pénitentiaire.

Le fait de tourner une page dans la construction des métiers n’est pas renier l’histoire. Bien au contraire, une profession « qui oublie son passé se condamne à le revivre »1.

Le SNEPAP-FSU a pris une part active dans ce chantier.

Une première pierre dans la professionnalisation des actes des personnels pénitentiaires en SPIP peut effectivement être posée ce jour. En effet, la reconnaissance des personnels passe également par le fait de porter et d’assumer, enfin, leur expertise métier !

Deux ans. Deux ans que le RPO est attendu. Porterez-vous la responsabilité de nier les savoirs des professionnels en SPIP ?

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Écoutez la vérité des terrains. Les retours sont positifs.

Le guide d’utilisation des REP a été amendé par des personnels des 103 SPIP. Le RPO a débuté par un séminaire regroupant des professionnels des services déconcentrés. Le manuel de la contrainte pénale est une référence pour les pratiques. Le travail pluridisciplinaire est renforcé par la mise en place de la Commission Pluridisciplinaire Interne. Les formateurs relais sont déployés et bien accueillis.

Un cycle s’achève, le RPO est enfin soumis au vote. Après deux ans de négociations et de discussions sur le sujet, nous souhaitons que le texte puisse être voté en l’état.

Un cycle s’ouvre.

Après 10 ans de travaux consacrés à l’évaluation, le SNEPAP-FSU s’inquiète de ne pas voir venir la mise en œuvre, même partielle, des préconisations PREVA.

Le SNEPAP-FSU revendique la reconnaissance régalienne de la mission d’évaluation criminologique des publics par le SPIP, car elle permet la neutralité de la prescription dans le traitement de la prévention de la récidive et la continuité du service public, garante d’une équité de traitement.

Si l’évaluation a cristallisé bon nombre d’interrogations (identité professionnelle, missions, déontologie, etc.), il apparaît aujourd’hui que l’essentiel des enjeux repose, pour l’avenir, sur la planification d’interventions selon des besoins évalués.

La limitation de la surpopulation pénale associée à la volonté de développer les aménagements de peine répond à une logique exclusivement carcérale et méconnaît ses conséquences de transfert de flux sur le milieu ouvert.

Dans ce contexte, le SNEPAP-FSU estime qu’il est nécessaire de voir l’administration donner des orientations politiques afin que la mission de prévention de la récidive se clarifie.

Les pistes de réflexion ne manquent pas depuis la conférence de consensus et les débats sur la dépénalisation et/ou la contraventionnalisation de certains délits. Par exemple, doit-on considérer que toutes les atteintes aux biens emportent les mêmes besoins de traitement pénitentiaire que les atteintes aux personnes ?

Dans la mesure où les professionnels des SPIP disposent des compétences nécessaires pour prendre en charge tous types de publics, le SNEPAP-FSU exige que l’administration reconnaisse celles-ci en allouant les moyens en formation pour leur permettre d’en développer d’autres. Il est donc temps de voir venir les organigrammes des SPIP et le RPO2.

Quid des questions liées aux enjeux sécuritaires ? Pas de sécurité durable sans probation !

La mission de sécurité publique mérite une vision ambitieuse et ne peut être effectuée par des personnels ignorés.

Devant cette réalité incontestable, il est difficile d’accepter l’absence de devenir statutaire des personnels. La précarité des emplois des psychologues exige la création d’un corps. Les responsabilités des directeurs en SPIP méritent d’être valorisées par une réforme et un indemnitaire à la hauteur de leurs missions.

L’action de l’administration pénitentiaire doit prioriser la probation mais cela ne se fera pas sans moyens matériels et humains à la hauteur de ses ambitions.

A Paris, le 27 septembre 2017

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