DERRIERE LES FAUX COUPABLES, LES VRAIS RESPONSABLES…
Le 17 février 2011, le Ministre de la Justice a annoncé qu’il mettait fin
aux fonctions du directeur interrégional des services pénitentiaires de
Rennes. Le Président de la République avait promis que des têtes
tomberaient.
Les rapports d’inspection n’allant pas dans ce sens, il a bien
fallu trouver un « coupable ». Pour les organisations signataires cette
mutation constitue bien une sanction à peine déguisée.
Cette mesure arbitraire signe l’échec de la stratégie de
communication qui a été celle du Président de la République.
S’il y a bien une responsabilité à rechercher, elle ne se situe pas au
niveau que l’on a voulu désigner aux Français ! Car qui a décidé de ne
pas donner au Ministère de la Justice les moyens nécessaires au suivi des
personnes en milieu ouvert ? Qui agite sans cesse, le déficit budgétaire
pour justifier des coupes sombres dans le budget de la Justice ? A
l’évidence, les responsables de l’état lamentable du service public de la
Justice sont à rechercher ailleurs que parmi ses agents. Les vrais
responsables sont ceux qui maintiennent la Justice dans un état de
délabrement avancé, au détriment des justiciables, des victimes et des
personnels. Les vrais responsables sont à chercher du côté des pouvoirs
publics, qui, sans attendre, doivent engager les mesures nécessaires pour
garantir un service public de qualité !
Les organisations signataires dénoncent la recherche de coupables
qui a été lancée avant même que les conclusions des rapports des
Inspections ne soient connues !
Il est temps d’ouvrir les yeux sur la situation indigente
de la Justice française !
Les organisations signataires invitent les personnels à poursuivre la
mobilisation et à se réunir pour exiger, en déterminant des modalités
d’action propres à chaque secteur, l’adoption d’un plan d’urgence pour
la Justice passant par le recrutement d’agents titulaires en nombre
suffisant.
Les organisations signataires appellent à l’organisation au niveau
local, tous les jeudis, de journées d’action qui pourront consister en
des rassemblements, conférences de presse, visites d’élus … et
constitueront autant de points d’étape pour l’élaboration des états des
lieux des difficultés et besoins des services.
Deux journées de mobilisation, les lundis 28 et mardi 29 mars,
constitueront le temps fort de cette série de journées d’actions. Le 28
mars, des réunions interprofessionnelles locales et régionales et des
assemblées générales seront l’occasion d’adopter et de présenter les états
des lieux des juridictions et services. Elles seront ponctuées, le
lendemain, par une grande manifestation nationale interprofessionnelle à
Paris à l’issue de laquelle les états des lieux seront déposés au ministère
de la justice.
Les personnels du Ministère de la Justice veulent être entendus !
Nous demandons à notre administration de travailler dignement !
Paris le 18 février 2011