Démission de Mme TAUBIRA, communiqué du SNEPAP-FSU

Le SNEPAP-FSU prend acte de la démission de Mme Christiane TAUBIRA de ses fonctions de Ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Il salue l’action d’une Ministre qui s’est efforcée de ramener respect et sérénité, en ne sur-réagissant pas de manière inconsidérée à des événements dramatiques, dans un Ministère régalien particulièrement malmené au cours des dernières années.

Accès au communiqué au format pdf, cliquez ici :

PDF - 196.6 ko

Le SNEPAP-FSU et les personnels évoluant dans les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) lui sont reconnaissants d’avoir tenté de décloisonner une administration pénitentiaire, recroquevillée sur une vision carcéralo-carcérale stérile.

Reconnaissance du SPIP et de ses missions avec la création d’un espace de dialogue social spécifique, le Comité technique SPIP ; impulsion d’une réflexion régénératrice et mobilisatrice en matière de méthodologie d’intervention ; engagement d’un plan de recrutement plus ambitieux pour des services ignorés pendant plusieurs décennies : Madame TAUBIRA avait compris que la prévention de la récidive et le processus de sortie de délinquance s’inscrivent dans une démarche complexe et ne trouvent aucune réponse favorable dans une approche binaire.

Pour autant, et qu’elle ait ou non toute la responsabilité de son bilan, nous sommes encore loin du compte : le plan de recrutement de 1000 emplois pour les SPIP, par ailleurs insuffisant, ne sera pas respecté dans les temps ; l’absence de reconnaissance statutaire des personnels d’insertion et de probation, pourtant pleinement engagés dans une rénovation de leurs pratiques, apparaît comme une tache indélébile sur un bilan qui plus est assombri par la déclinaison du plan de lutte contre le terrorisme. L’inertie quant à la création avortée d’un statut pour les psychologues de l’administration pénitentiaire, tous sous contrat, est incompréhensible.

Le nouveau Ministre de la Justice prend ses fonctions dans un contexte de cristallisation des tensions dans les SPIP.

S’il est craintif à l’égard de certaines prises de position passées de Monsieur URVOAS, le SNEPAP-FSU en a apprécié d’autres. Il en fut ainsi, notamment, lorsque, Président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale, il a spontanément apporté son soutien à l’action de notre organisation et des personnels d’insertion et de probation, en communiquant son refus de voir les missions des SPIP confiées à des structures de droit privé. C’est, nous l’espérons, le signe d’une reconnaissance du caractère régalien de ses missions.

Il devra dès lors, et très vite, répondre à la grogne qui enfle dans nos services : la reconnaissance de nos missions, c’est aussi la reconnaissance des personnels qui les portent.

Paris, le 28 janvier 2016

TOP