La réforme de la retraite : c’est NON !

Le rapport du conseil d’orientation des Retraites (COR) indique clairement que le système des retraites n’est pas en danger et qu’il n’y a aucune urgence à le réformer.
Or, ce 10 janvier 2023, le gouvernement a annoncé le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.

A l’aune de nouvelles journées de mobilisation nationale, le gouvernement continue à faire la sourde oreille, alors que les manifestations se répètent, que des agents se réunissent en AG, aussi bien en hexagone qu’en outre-mer, pour afficher leur rejet de ce projet inique !

Rien ne justifie une telle réforme si ce n’est l’obstination politique d’agir sur le financement de notre système de retraites, de le rendre inefficace afin de favoriser sa privatisation.

Cette réforme est tout simplement inacceptable car elle va renforcer les inégalités. Les décotes et les écarts de pensions sont scandaleux ! Pour ne rien dire de la situation des femmes, encore aggravée, comme l’a souligné le Ministre des Relations avec le Parlement !

Les conséquences de cette réforme, si elle est adoptée, seront désastreuses :

L’allongement de la durée de carrière aggravera la situation des personnels, au risque de les mettre en danger sur les plans physique et psychique.
Comment peut-on imaginer un personnel de surveillance sur la coursive 2 ans supplémentaires en fin de carrière? Sachant que malgré le 1/5ème, il est déjà rare qu’il puisse prendre, à ce jour, sa retraite et bénéficier d’une pension à 55 ans à taux plein !
Comment peut-on imaginer un magistrat ou un greffier de 67, voire 70 ans, face aux justiciables dans une audience terminant à plus de 20h ? Un éducateur ou un CPIP exercer aussi longtemps, dans les conditions de travail actuelles ?

Les agents des 3 directions du ministère de la Justice, tous corps confondus, exercent des métiers difficiles. Ils assument des missions à fortes responsabilités, avec des attentes fortes de la société, ce qui entraîne une charge mentale importante. Ces missions sont chargées de sens, d’investissement et de réflexion. Elles participent à la préservation, voire à la restauration du lien social.

Depuis des années, nous voyons la situation se dégrader pour tous les personnels du ministère :

  • Charge de travail excessive, horaires décalés à particulièrement tardifs pour nombre d’entre eux (personnels de surveillance, magistrats, greffiers, personnels administratifs), astreintes étendues sans contrepartie véritable pour plusieurs corps… qui contribuent à la perte d’attractivité pour les métiers du ministère.
  • Des conditions de travail pénibles au regard de la vétusté des locaux, tribunaux et prisons hors d’âge, une surpopulation carcérale chronique accompagnée de ses conditions indignes de détention, de nombreux usagers au parcours souvent chaotique, avec des fragilités diverses (précarité, pathologies psychiatriques, addictions, …).

Les risques psycho-sociaux sont bien présents dans notre quotidien !

Comment pouvons-nous remplir le plus efficacement possible nos missions alors que les conditions de travail liées à des objectifs démesurés viennent illustrer la pénibilité des métiers au Ministère de la Justice ?

Il est important que nous puissions partir à la retraite dans de bonnes conditions, notamment physiques et psychiques. Nous ne pouvons envisager de poursuivre nos métiers si spécifiques jusqu’à 64 ans et plus.

 

Pour le SNEPAP-FSU, ce n’est pas d’une énième et injuste réforme des retraites dont on a besoin.
Pour le SNEPAP-FSU, l’urgence est de nous donner des moyens afin d’exercer nos missions. Cela passe par une augmentation des salaires, des recrutements massifs de titulaires. Sortons de la vision court-termiste, des “sucres rapides” et redonnons ses lettres de noblesse au service public de la Justice !

Pour le SNEPAP-FSU, la réforme des retraites injuste ne doit pas être une priorité du gouvernement.
Le gouvernement doit se préoccuper de la dégradation généralisée de ses services publics et leur rendre les moyens d’effectuer dignement leurs missions, indispensables au vivre ensemble.

Le SNEPAP-FSU vous invite à vous mobiliser aux actions organisées les 7, 8 et 9 mars 2023

 

Paris, le 1er mars 

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