RECONNAÎTRE A TOUS NIVEAUX LA RESPONSABILITE DES SPIP !

De la juridictionnalisation de l’exécution des peines à la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales, en passant par une cinquantaine de lois, plusieurs centaines de décrets et de circulaires d’application en 10 ans ; de la pression politique et citoyenne inhérente à la médiatisation des faits divers à la récente reconnaissance politique de leurs missions, la compétence et l’exposition des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) et de leurs personnels s’est considérablement accrue. Pour les personnels affectés en SPIP, l’accompagnement des personnes placées sous main de justice vers une sortie de la délinquance est une grande responsabilité. Ils assument et sont fiers de porter les missions régaliennes qui leur sont confiées.

De la conférence de consensus sur la prévention de la récidive aux débats qui ont entouré l’élaboration et la mise en oeuvre de la réforme pénale, politiques et praticiens ont affiché leur détermination à questionner l’efficacité du traitement de la

sortie de la délinquance. Médias, société civile et acteurs politiques cernent davantage la complexité de ce processus.

Une dynamique traverse l’administration pénitentiaire qui tend à reconnaître, enfin, tous les volets de son champ d’intervention. Les professionnels ont pris toute leur part dans les travaux majeurs engagés depuis deux ans.

C’est à effectif constant qu’ils portent actuellement la mise en oeuvre de la loi du 15 août 2014, car les ressources humaines en cours de recrutement et de formation ne seront pas pleinement opérationnelles avant plusieurs années. La charge de

travail a augmenté, alors même que les services n’étaient déjà pas en mesure de répondre de manière satisfaisante à l’ensemble des missions confiées. Mais les personnels répondent présents, comme ils l’ont toujours fait.

PDF - 203.3 ko

Aujourd’hui, la reconnaissance politique du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP), définitivement placé au coeur du dispositif de lutte contre la récidive, doit se traduire par une reconnaissance matérielle des responsabilités et des

efforts engagés.

Le SNEPAP-FSU, seule organisation professionnelle représentative de l’ensemble de la filière insertion et probation ( Le SNEPAP-FSU est la seule organisation professionnelle à siéger dans les deux Commissions Administratives Paritaires de la filière : 2nde organisation pour le corps des CPIP, organisation majoritaire pour le corps des DPIP ), exige que des discussions statutaires soient ouvertes pour la rénovation du statut des corps des Directeurs Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (DPIP) et des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP).

Les Directeurs Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (DPIP), à la tête de services qui n’ont, numériquement et qualitativement, plus rien à voir avec l’époque à laquelle leur statut a été élaboré, ont vu leurs responsabilités s’accroître de

manière exponentielle. Pourtant, le corps d’encadrement des SPIP est déconsidéré, dévalorisé et à bout de souffle. Alors que le centre de gravité s’est progressivement déplacé de la prison à la probation, les conditions d’exercice, le cadre statutaire

et d’évolution de carrière n’ont cessé de se dégrader. Et le fossé avec d’autres corps d’encadrement de l’administration pénitentiaire, tels les Directeurs des Services Pénitentiaires qui voient leur statut évoluer, continue de se creuser.

Le corps des CPIP revendique son passage à la catégorie A depuis de nombreuses années, à l’instar d’autres catégories de professionnels, dont certaines évoluent dans les SPIP, enfin entendues à travers le processus de négociation inter-ministériel

relatif au Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations (PPCR). Il s’agit ici de cohérence et d’équité.

Dans le même temps, les engagements pris dans le cadre du PPCR à l’intention des personnels administratifs doivent être respectés. Les psychologues des SPIP, comme l’ensemble des psychologues de l’administration pénitentiaire, tous soumis à la précarité de leur statut de personnels contractuels, doivent être reconnus avec la création d’un corps de psychologues.

Enfin, les missions spécifiques des Personnels de Surveillance exerçant en SPIP doivent être consacrées.

Le SPIP est le seul service de l’administration pénitentiaire à suivre l’ensemble des 250000 personnes placées sous main de Justice confiées à l’Administration Pénitentiaire. Il est temps de reconnaître, à tous les niveaux, la responsabilité des

missions qui lui sont confiées.

Paris, le 19 octobre 2015

TOP