rencontre entre la Ministre et les OS du CTD68

A l’occasion d’un déplacement en Alsace, pour une visite du futur chantier du Centre Pénitentiaire de

Lutterbach, Mme la Ministre de la Justice a également visité la Maison Centrale d’Ensisheim, et

rencontré les organisations syndicales, entre autres celles représentatives au CTD du SPIP 68. Rapide

retour sur cette courte entrevue.

Pour

accéder au document en format pdf,

cliquez ici :

PDF - 127.1 ko

Établissements pénitentiaires : des coups de pioche attendus.

Surpopulation carcérale dans les Maisons d’Arrêt de Colmar et Mulhouse, insalubrité de ces structures

pénitentiaires, le SNEPAP-FSU attends la concrétisation du projet de construction d’un Centre

Pénitentiaire à Lutterbach, regroupant les MA de Mulhouse et Colmar. Mais pas à n’importe quel prix.

Le SNEPAP-FSU refuse que cet établissement soit l’occasion d’une course au « tout sécuritaire » qui

serait justifié par la présence en Centre Pénitentiaire de profils très différents, et conduirait encore et

toujours à fermer cet établissement pénitentiaire sur lui-même. Pour le SNEPAP-FSU, les besoins en

terme de sécurité doivent être adaptés au profil des publics incarcérés. Madame la Ministre précise

bien qu’une séparation des profils de détenus permettra la mise en oeuvre de niveaux de sécurité

différenciés. Dont acte, si ce n’est que se retrouveront encore et toujours au sein d’une même

structure pénitentiaire, de fait forcément lourde, des très très courtes peines parmi lesquels les

enjeux en terme de sécurité apparaîtront très limités, et des très très longues peines parmi lesquels

des profils seront radicalement opposés.

Par ailleurs, en prévoyant avant même le premier coup de pioche le doublement des cellules, c’est un

enterrement de l’encellulement individuel qui se profile. Madame la Ministre indique ne pas pouvoir

faire autrement. Peut-être déjà en développant les SPIP, non ?

SPIP : des coups de collier attendus.

Pour la section locale SNEPAP-FSU du SPIP 68, il ne saurait être question que les travaux débutés ou

prévus en ce qui concerne les SPIP continuent à rester à quai. Au premier rang figure le Référentiel

des Pratiques Opérationnelles 1, lequel doit traiter des méthodologies d’intervention. Il est une

nécessité pour tout service public, et ce d’autant que nous considérons celui des SPIP comme devant

relever de missions régaliennes, d’être en mesure d’expliciter son action. Tant à destination de la

représentation nationale que des citoyens. Le SNEPAP-FSU 68 déplore que toujours aucune normecommune n’encadre l’activité et l’action des SPIP, lesquels prennent en charge 100% des publics

justice confiés à l’administration pénitentiaire.S’agissant des RPO suivants, nous attendons encore et

toujours un organigramme de référence pour le SPIP 68. Organigrammes qui doivent fonder les

renforcements des équipes, et qu’il serait vain de réclamer sans que ne soient déterminées les

méthodologies d’intervention communes prévues par le RPO1. A moins d’imaginer pouvoir obtenir de

l’exécutif et de la représentation nationale des moyens suffisants, sans être parallèlement en mesure

d’expliciter comment ces moyens seraient utilisés. Vaste blague à laquelle se mesure

quotidiennement le SPIP 68 : des exigences en matière de prise en charge en inadéquation avec les

moyens disponibles, des carences en personnel à bien des niveaux (DPIP, CPIP, fonctions d’appui). Et

un organigramme inexistant qui de fait place un DPIP seul à la tête d’une antenne forte de plus de

trente agents….

Monsieur le Directeur de l’Administration Pénitentiaire explique suivre ces dossiers avec attention.

S’agissant des Ressources Humaines, il nous est indiqué que c’est dans un contexte difficile qu’elles se

discutent.

La section locale 68 du SNEPAP-FSU fait le pari de la Probation.

Une probation reconnue, qui intègre une méthodologie commune et des objectifs partagés

respectueux de l’autonomie technique nécessaire à chaque agent ; qui soit en mesure de légitimer et

rendre compte d’une mission régalienne tant auprès des publics pris en charge, des citoyens que de la

représentation nationale.

Une probation adaptée, au sein de laquelle les moyens nécessaires sur chaque site seraient

précisément déterminés et alloués à travers des organigrammes fiables.

Une probation autonome, agissant sous mandat judiciaire et non tutelle judiciaire.

Cette probation n’est pas celle vécue au SPIP 68. Après bientôt 18 années d’existence des SPIP, il

serait temps que le pari de cette probation soit enfin celui tenu par le Ministère de la Justice et

l’Administration Pénitentiaire. Car oui, la probation fonctionne quand on lui en donne les moyens.

TOP