SPIP 75 : VERS UNE REMISE EN CAUSE DES SPIP ?

Après avoir dénié avec l’aplomb le plus indécent la misère des moyens aujourd’hui alloués aux services pénitentiaires d’insertion et de probation et son impact sur les difficultés de fonctionnement pouvant affecter l’institution, le chef de l’Etat et le gouvernement se prépareraient-ils à repousser plus loin encore les limites du cynisme ?

N’ayant pu obtenir le lynchage disciplinaire espéré, ils auraient, par l’utilisation politique de « l’affaire de Nantes », permis de relancer les aspirations régressives de quelques uns, émanant notamment d’une organisation syndicale brillant par son absence au sein de la coordination Justice.

Et alors que nous nous préparons à une nouvelle journée de mobilisation le 29 mars prochain, la mission confiée à M. CIOTTI par le président de la République, devrait rencontrer cette semaine les juges de l’application des peines de PARIS…

en ignorant royalement le SPIP !

Derrière le discret « tour de France » des services d’application des peines et des SPIP effectué par cette « mission CIOTTI », un retour en arrière, lourd de signification sur la création des SPIP en 1999, serait « dans les tuyaux ». Des bruits de couloir des plus absurdes circulent : proposition de rattacher les personnels du SPIP au seul DSP en milieu fermé et au seul JAP en milieu ouvert ; rattachement du SPIP au Parquet ; exécution du travail d’intérêt général confié à l’associatif…

Alors que le drame de PORNIC appellerait un sursaut institutionnel qui verrait l’essor d’un service public reconnu et efficace, on voudrait casser le peu de cohérence née de la création des SPIP et de leur autonomie pour éclater ses personnels entre différentes autorités ? Ces velléités de prise de pouvoir sur les SPIP sont particulièrement indécentes dans cette période de crise pour ces services et leur plus value totalement inexistante !

Parallèlement, sur fond de privatisation rampante de missions des SPIP, dont des pans toujours plus larges sont confiés au secteur associatif, et alors qu’il s’agit de missions régaliennes de première importance, on voudrait en confier la responsabilité au privé et ainsi en multiplier les acteurs en dépit du bon sens et sans aucune garantie d’égalité, de compétence et de pérennité (compte tenu de l’aléa des subventions) ?

Il est plus que temps de faire tomber les masques !

Face au retour de propositions dont certaines témoignent chez leurs auteurs des représentations et pratiques engluées dans l’hégémonie de la société carcérale du XIXème siècle, nous devons promouvoir un service public d’insertion et de probation reconnu dont nous incarnons, en dépit de toutes les difficultés et vexations récentes, les prémisses.

Nous réaffirmons l’autonomie des SPIP, corollaire de leurs compétences et de leurs savoir-faire, et revendiquons pleinement la spécificité des missions des personnels d’insertion et probation.

L’importance des métiers que nous exerçons mérite que nous nous opposions sans équivoque aux dernières manœuvres d’un pouvoir à bout de souffle !

A Paris, le 22 mars 2011

La section locale du SNEPAP-FSU

https://snepap.fsu.fr/wp-content/spip/snepap/IMG/doc_remise_en_cause_des_SPIP_mars_2011.doc

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