SPIP 80 : un manque criant de personnel et de moyens.
Le Bureau Régional du SNEPAP FSU de la DI de Lille a rencontré le 30/09/2011, les
agents de 3 antennes du SPIP de la Somme : Amiens (milieu ouvert), Abbeville et
Péronne.
Le 28/10/2011
Le sous-effectif des ALIP d’Abbeville et Péronne
Au printemps 2010, dans la droite ligne de la réforme de la carte judiciaire, le Ministère de la
justice et des libertés décide de fermer les antennes de Péronne et d’Abbeville. Les combats
syndicaux et la survenance de l’affaire dite « de Pornic », provoquent le revirement de
l’Administration qui décide finalement de maintenir ces ALIP… A moyens constants.
Cela se traduit par l’ouverture à la mutation de 3 postes vacants à Amiens et aucun poste pour
Abbeville et Péronne, sauf cas de « tiroir » c’est-à-dire de mutation d’un agent de l’une de ces 2
ALIP. Or, un agent est parti d’Abbeville sans que son départ ne soit remplacé.
A ce jour, l’antenne d’Abbeville compte 2 CPIP et un personnel administratif contractuel pour le
suivi de 540 probationnaires.
L’antenne va être transférée des locaux actuels – suffisamment spacieux pour accueillir auparavant
5 CPIP – à l’ancien tribunal de commerce en cours de restructuration. Deux bureaux individuels
seraient destinés au SPIP… Autant dire qu’il n’est pas prévu de renforcer l’antenne.
Pour l’ALIP de Péronne, nous avons rencontré le seul CPIP présent, le DPIP (faisant fonction
d’adjoint au DSPIP) et la secrétaire administrative. A cette équipe, s’ajoute un autre CPIP et une
« déléguée à la probation » embauchée depuis plus de 20 ans sous contrat à durée indéterminée
à raison de 50 heures de travail mensuelles.
La situation de cette ALIP n’est pas plus glorieuse. Les collègues ont également chacun plus de
250 mesures en suivi. Ils sont hébergés provisoirement dans l’ancien TGI, fermé et en travaux.
Que se passera t’il lorsqu’ils seront confrontés à une nouvelle affaire laëtitia ?
Au moins ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas !
Le bureau régional du SNEPAP-FSU en appelle aux cadres pénitentiaires pour mettre fin à
cette situation, en recourant prioritairement aux recrutements, par voie de détachement si
nécessaire, de fonctionnaires titulaires compétents ; et d’autre part ; en assurant
l’installation de ces deux antennes dans des locaux appropriés.
L’accueil des stagiaires CPIP 15ème promotion
La préaffectation des stagiaires CPIP de la 15ème promotion a rendu soucieux les agents titulaires
de la Somme. En effet, dans un premier temps, la Direction avait décidé pour « colmater »
Abbeville et Péronne d’affecter les stagiaires sur ces antennes quand bien même leurs résidences
administratives étaient fixées à Amiens !
L’adjoint au DSPIP, rencontré ce 30/09/2011, a confirmé que cette solution n’était plus d’actualité.
Les stagiaires effectueront leurs stages sur l’antenne d’Amiens. Des titulaires volontaires d’Amiens
renforceront les deux équipes en souffrance. Quand bien même cette solution revient à
« déshabiller Pierre pour habiller Paul », le bureau régional du SNEPAP-FSU la salue timidement
et réitère son souhait de la budgétisation et de la publication des postes nécessaires au
fonctionnement d’Abbeville et Péronne.
Il convient de rappeler que les stagiaires ne doivent pas être une variable d’ajustement des
services. Ils doivent connaître une montée en charge progressive avec une affectation maximale
préconisée de 50 mesures confondues tant sur le milieu ouvert que sur le milieu fermé. Les DSPIP
doivent tout mettre en oeuvre pour que les stagiaires soient en mesure d’apprendre leur
métier dans les meilleurs conditions et non de pallier l’absence de recrutements.
L’externalisation des missions du SPIP vers l’associatif
Le bureau régional du SNEPAP-FSU déplore que l’antenne d’Amiens soit dépouillée du
suivi des SME au profit du secteur associatif. Au delà de la question de principe, cette
externalisation des missions du service public aboutit à une confusion complète pour les
personnes qui font l’objet d’un double mandat du Service de l’Application des Peines. En
effet, certains probationnaires sont convoqués à la fois au SPIP et à l’ASECJA pour la
même mesure !
Le bureau régional du SNEPAP-FSU rappelle son opposition à la délégation de l’exécution
des peines – mission régalienne – aux associations et exige que tout soit mis en oeuvre
par l’Administration pour permettre au SPIP d’assurer toutes ses missions postsentencielles.
L’expérimentation « segment 1 »
Deux surveillants PSE sont affectés au SPIP de la Somme depuis début février 2011. Or, ils ne
sont que 2 pour tout le département quand dans le Pas-de-Calais par exemple, ils sont 6 pour une
charge de travail sensiblement équivalente. Au-delà d’une charge de travail outrancière, le bureau
régional du SNEPAP-FSU constate des conditions de travail médiocres, puisqu’ils n’ont qu’un
véhicule de service pour 2 agents ! Il en résulte des poses de bracelets électroniques… différées
avec la compréhension des magistrats. Devant ce constat, il est hors de propos qu’ils
expérimentent le segment 1.
Qu’attend la DISP pour leur octroyer les moyens de travailler ?
Face à l’asphyxie de ses collègues, la secrétaire d’Abbeville s’est portée volontaire pour assurer le
suivi administratif des PPSMJ (segment 1 « hybride ») et la rédaction de rapports de modifications
d’horaires PSE.
Quant à la secrétaire de Péronne, même constat qu’à Abbeville : ce n’est que par son bon vouloir,
que le segment 1 est expérimenté.
Ces ALIP silencieuses effectuent leurs missions dans l’indifférence la plus totale, n’offrant d’autre
choix à la direction du SPIP que de mettre en place des modes de gestion « innovants » afin de
soulager les CPIP. Ainsi, Abbeville et Péronne expérimentent en catimini un segment 1 « New
look » qui, selon la baguette magique RGPP, donne l’illusion de pouvoir faire plus… avec moins.
La DAP en conclura sûrement à l’absence de besoins de renforts pour le SPIP 80 et ces deux
ALIP en particulier !
Par ailleurs, nous avons été informés récemment que la secrétaire administrative
d’ABBEVILLE s’est vue proposer un nouveau contrat à compter du 01/01/2012. Son
contrat sera restreint pour atteindre les 0,7 ETP ! Le SNEPAP-FSU dénonce, une nouvelle
fois, la gestion honteuse des personnels contractuels qui ne vise qu’à contourner les
règles en matière de résorption de l’emploi précaire. Dans ce cas, comme dans tant
d’autres, la précarité du statut sert à rendre les agents corvéables à merci. Pourtant, il
convient ici de mettre en avant le sentiment profond de service public dont cette
personne fait preuve en tentant de soulager les collègues ne serait-ce qu’en assurant le
suivi d’une forme de segment 1, suivi administratif des PPSMJ rendu incontournable par
l’état de délabrement de l’antenne en matière de Ressources Humaines.
Le bureau régional du SNEPAP-FSU de Lille exige dès lors du DI et de la DSPIP de la
somme le réexamen de cette situation.
Au plan national, la FSU et le SNEPAP continuent de militer pour un plan de recrutements
et de titularisations des agents non-titulaires de l’Etat, enfin à la hauteur de leur
investissement et de leur sens du service public !
SNEPAP-FSU Secrétariat Régional de Lille
SPIP 62/ ALIP Saint Omer- 8 rue des bleuets- 62500 Saint Omer
Snepap-br.lille@laposte.net