SPIP de la Réunion : Audience avec le Conseiller Pénitentiaire auprès du Garde des Sceaux ou le rappel des fondamentaux

Le 11/04/2011, les représentants des organisations syndicales FO, CGT, CFDT, et SNEPAP-FSU, ont

été reçus par le Conseiller Pénitentiaire auprès du Ministre de la Justice.

Le SNEPAP a fait part de son inquiétude quant à l’avenir des SPIP.

Il est en effet nécessaire et vital que les missions Insertion et Probation soient enfin reconnues comme

des missions Régaliennes au même titre que la surveillance ; le greffe et la direction.

Nous avons fait part de notre étonnement par rapport au fait que si l’institution judiciaire était

une Administration Régalienne, pourquoi un de ses service avec des missions qui lui sont

propres, reconnu comme essentiel dans la chaîne judiciaire ne l’était pas ?

Nous avons donc demandé au Garde des Sceaux, par l’intermédiaire de son Conseiller, la

reconnaissance Institutionnelle et Républicaine due aux personnels d’insertion et de probation !

Sur le plan statutaire et n’en déplaise à certains, nous avons rappelé que les CPIP étaient sortis de la

filière des travailleurs sociaux.

Car en regard de ceux qui s’obstinent à nous présenter comme tels, l’administration, par souci de

facilité et bien entendu d’économie, a vite fait de les prendre aux mots et de recruter des vacataires

diplômés de cette filière sous « prétexte de gérer l’urgence » et de palier ainsi aux manques de moyens.

Sans parler des missions des SPIP parfois déléguées au secteur associatif…

A ce stade de la gestion, ce n’est plus de la contradiction mais de la mauvaise foi. C’est faire fi des

textes officiels. C’est confondre urgence et précipitation.

Le SNEPAP espère donc que l’administration fasse enfin l’effort de connaître et de reconnaître les

SPIP, au lieu de cautionner certaines campagnes de communications erronées, d’écouter et de lire

certains parlementaires qui méconnaissent notre métier et son évolution.

Le métier de CPIP doit être exercé par des CPIP, avec un statut, un niveau et des modalités de

recrutement qui leur sont propres ! Nos missions ne sont pas à brader !

Le SNEPAP a ensuite attiré l’attention de monsieur le Conseiller sur les tentatives de récupération des

SPIP par certains corps, ou plutôt « corporations » de l’institution judiciaire, lui demandant en quelque

sorte de les rappeler à une certaine décence en regard de leur attitude prédatrice à l’encontre d’un

service qui leur semble peut-être suffisamment affaibli pour s’en partager les restes…

Nous n’avons pas oublié le « SPIP SHOW »…

Enfin, le SNEPAP a soulevé l’état d’avancement de la réforme de 1999.

Il serait temps que celle-ci arrive pleinement à maturité, n’en déplaise de nouveau à certains…. Car si

les magistrats et les personnels d’insertion et de probation ont manifesté ensemble ces derniers temps ; il

n’en demeure pas moins que les relations entre les SPIP et les services de l’application de peine sont

parfois plutôt tendues…

Il serait temps que le Ministère entérine définitivement l’autonomie des SPIP !

Que les rôles soient clairement définis !

Pour conclure :

L’octroi de moyens matériels et humains est certes évident.

Cela doit s’effectuer en lien avec la concrétisation de la réforme de 1999.

Le statut de CPIP doit être affirmé, respecté, et non dévalorisé.

L’avenir des SPIP ne sera assuré que s’il est consolidé par un acte politique fort et symbolique :

L’affirmation de la mission Insertion et Probation comme étant Régalienne, au sein d’un

service qui l’est tout autant.

Les SPIP n’assureront pleinement, de façon pérenne et satisfaisante leurs missions, que si toutes ces

conditions sont réunies.

« Si la justice se présentait toujours sous l’apparence du courage, il y aurait plus de justice » (ALAIN

extrait de « Minerve ou la sagesse »)

St Denis, le 15/04/2011

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