SPIP de la Réunion : gestion de la pénurie budgétaire

Les mois, les années s’égrènent au sein des SPIP , les annonces de renforcement des équipes, de meilleure organisation de ce service public de l’AP restent lettre morte.

La dégradation effective des moyens, de la crédibilité des SPIP et de leurs agents face aux publics et à leurs partenaires, est en revanche une réalité quotidienne ! Si les avancées balbutiantes, voire paradoxales des annonces en matière de politique pénale sont pour le moins inquiétantes, la volonté manifeste de l’Administration de réduire les droits des agents a largement dépassé le stade des hypothèses !

PDF - 166.3 ko
Gestion de la pénurie budgétaire au SPIP de la Réunion
cliquez ici pour télécharger en PDF

Des preuves édifiantes, et pourtant non exhaustives… :

Ainsi, en ces temps de disette, le budget « billets d’avion du service » est immanquablement opposé à toute demande de formation dans l’hexagone ; on s’inquiète également assez peu des moyens dévolus aux personnels des SPIP que sont les agents PSE … Les personnels sont-ils responsables, voire comptables d’un budget de fonctionnement outrageusement réduit ? Certainement pas.

Quant au psychodrame lié aux modalités de passage de l’examen professionnel de CPIP Hors classe, l’administration s’est à nouveau illustrée par la médiocrité des arguments invoqués pour décourager les agents de se rendre à Paris pour y passer l’oral. Tandis que des consignes étaient éditées pour interdire la prise de congés en métropole, avant et, ou après la date de convocation, une vaine tentative en vue de convaincre de l’intérêt de la visio conférence a été lourdement assénée… Essayer de faire croire qu’il s’agissait de préserver de toute fatigue inutile les candidats, et de les placer ainsi dans des conditions parfaites, voire meilleures que le face à face, insulte tout bonnement le minimum d’intelligence dont l’ administration pourrait nous faire crédit… la mise en oeuvre de la visio conférence cette année a bien sûr montré ses limites : la médiocrité sonore du dispositif, le lieu inadapté de la « conférence » , (en détention) la confusion manifeste entre deux dossiers du même nom lors d’un des passages… sont quelques illustrations cinglantes des freins concrets de cette modalité d’examen. Quant à la « fatigue » épargnée ainsi, elle l’aurait tout autant été si les agents avaient été autorisés à prendre quelques jours de congés annuels, acquis et non offerts,

auprès de leurs proches dans l’hexagone. Cela n’aurait rien eu d’indécent et le billet d’avion ne s’en serait pas trouvé augmenté. La démonstration est ainsi faite : ces « consignes » ne tendent qu’à ré écrire à la sauce pénitentiaire les textes réglementaires, ils n’ont qu’un objectif réel, celui de décourager les agents de se rendre en métropole.

Le SNEPAP-FSU section départementale de la Réunion rappelle que le SPIP, n’est « rien » sans les « petites mains » agissantes du quotidien : PA, CPIP, ASS et agents PSE. Elles incarnent le SPIP dans sa réalité et son action.

L’obsession d’économie budgétaire de l’Administration la prive-t-elle de tout bon sens voire d’intelligence ? Culpabiliser les agents est vain. « Charger la mule » à l’infini est contre productif et les personnels sont épuisés par tant de mépris. Il ne suffira bientôt plus d’ « afficher » des objectifs intenables, sans les moyens adéquats pour les atteindre. Les décideurs et porteurs de cette pénurie et de cette indifférence risquent fort bien de se retrouver

très seuls pour les remplir. Le vernis, la vitrine vont craquer.

L’ALERTE AURA LARGEMENT ETE DONNEE !

La section locale de la Réunion,

Saint-Denis, le 23 septembre 2013

TOP