TOUJOURS PLUS LOIN DANS LA DEMAGOGIE…
La journée de mobilisation du 10 février 2010 a été une réussite. Elle a montré par son ampleur la
mobilisation des personnels du ministère de la Justice.
Elle a été la preuve de leur détermination à faire savoir à tous les français l’état des services chargés de
la mise en oeuvre de la Justice dans leur pays. Hélas, seul à ne rien entendre et ne rien voir :
Le président de la République, dans son intervention télévisée du soir même, s’est contenté
d’évoquer la hausse constante du budget de la justice. Mais il a curieusement oublié d’indiquer
les retards accumulés depuis des décennies et surtout la hausse parallèle de l’activité des
services chargés de la mise en oeuvre des lois sécuritaires votées ces dernières années.
Le président de la République a utilisé sans aucune pudeur la tragédie de Pornic pour montrer
une nouvelle fois du doigt des fonctionnaires qui n’ont en rien démérité dans un contexte de
manque de moyens dénoncé depuis plusieurs années par l’ensemble des organisations
professionnelles, notamment à Nantes. Il a réussi à faire l’unanimité des personnels contre la
politique qu’il a engagée.
Le président de la République s’est trompé en annonçant des moyens pour la construction de
nouvelles places de prisons alors que le nombre de personnes détenues est stabilisé depuis plus
de trois ans au prix d’un fonctionnement en surrégime des SPIP qui assument seuls la mise en
oeuvre d’une politique volontariste d’aménagements des peines.
Le président de la République, tout à son mépris pour les fonctionnaires, dénonce le « privilège »
du statut de la Fonction Publique, à l’heure de la crise qui n’empêche d’ailleurs pas les
entreprises du CAC 40 d’annoncer ces jours des bénéfices records. Il oublie de préciser que la
garantie de la carrière et celle de l’emploi sont les fondements de l’impartialité, de l’intégrité et
de l’indépendance des fonctionnaires et magistrats et donc les fondements d’une justice au
service de tous et non au profit de quelques uns.
Le président de la République nie les constats faits par la Cour des Comptes, les rapports
WARSMANN, LAMANDA, …..qui estiment catastrophique l’état des services du ministère de la
justice.
Le président de la république refuse d’admettre que la France est loin d’être au niveau de ses
voisins européens et ne pourra pas ainsi lutter efficacement pour la prévention de la récidive.
C’est pourquoi le SNEPAP-FSU attendant de vraies réponses du ministre de la Justice
dans les jours à venir, appelle les personnels à rester mobilisés pour obtenir les
conditions de travail qui leur sont dues.
Paris, le 14 février 2011.