SPIP de la Réunion : la fin d’une époque ?

Le 17/03/2010, les représentants CGT, CFDT et SNEPAP ont été reçus par monsieur VIN, Directeur de la Mission Outremer, en présence de la DSPIP.

Bien entendu, la situation de crise de l’antenne nord a occupé l’essentiel de l’audience.

L’intersyndicale a déclaré en préalable que les abus et les dysfonctionnements n’étaient pas seulement le fait d’une personne, mais qu’il y avait une responsabilité tripartite de la hiérarchie (DSPIP, DIP, CSIP).

D’autre part, si le SPIP fonctionnait bien et récoltait la satisfaction de la juridiction, ce n’était pas grâce à l’encadrement, mais plutôt à la conscience professionnelle et à la patience des personnels.

Le directeur a annoncé clairement qu’il n’y aurait pas d’inspection diligentée au SPIP.

Par contre, un audit va être mis en place, à l’instar des autres DOM TOM, entre les mois de juin et septembre de cette année.

Concernant l’arrivée du nouveau DSPIP, la prise de poste devrait s’effectuer au plus tard au mois de septembre 2010, la MOM étant peu favorable aux encadrements par intérim.

Sur le plan budgétaire, l’ordre du jour est à la rigueur, le budget ayant été diminué de 7%.

Donc pas de véhicule de service supplémentaire, ni de ligne de téléphone pour les collègues vers la métropole. Avec encore cet argument qui consiste à dire que les agents peuvent en abuser, comme cela a été le cas dans certains établissements pénitentiaires.

Les représentants syndicaux ont souligné que dans certains SPIP en milieu ouvert, tous les agents pouvaient téléphoner hors métropole et qu’aucun abus n’avait été constaté.

Sur le plan fonctionnel, le SNEPAP a qualifié « d’usine à gaz » les modalités d’utilisation des véhicules de service, avec toutes les tracasseries qui en découlent pour les personnels.

Le Directeur de la MOM a donc préconisé une réunion entre l’équipe et la direction.

Sur quoi l’intersyndicale a souligné que si ce sujet lui était évoqué ce jour, c’était que le dialogue et plus encore les négociations avec la direction s’étaient heurtées à un mur et une fin de non recevoir.

Sur le plan des ressources humaines, le DISP a convenu que l’antenne nord nécessitait 3 postes supplémentaires.

En regard de certaines tâches affectées aux agents, l’intersyndicale a abordé les statistiques demandées individuellement aux agents tous les mois (Parties civiles, aménagements de peine…) ; sachant que sur les autres SPIP, cela ne leur était pas demandé.

La réponse de la direction a été de dire qu’il s’agissait d’une démarche altruiste de sa part :

les agents pourraient ainsi s’accaparer pleinement leurs effectifs et leurs secteurs….

Avant de reconnaître que c’était aussi une façon pour les cadres de « déléguer » les tâches qui leur étaient demandées…

Sous couvert d’une démarche bienveillante, il s’agissait plutôt de faire des agents des auxiliaires en statistiques.



Pour ce qui est de la gestion des personnels, l’intersyndicale a interpellé le DISP sur l’attitude Kamikaze et contre-productive de la CSIP.

Celle-ci, forte de son départ à la retraite en fin d’année et auréolée de la médaille de bronze pénitentiaire, continue de notifier des demandes d’explications aux agents sur des motifs aussi infondés que pernicieux. Le dernier en date pour un agent qui a trouvé la demande d’explication la veille de son départ en congés.

Enfin, le cas de notre collègue a été abordé.

L’intersyndicale a de nouveau exigé qu’il soit réintégré dans ses fonctions.

Le DISP a souligné que l’intéressé étant selon lui fragilisé (et pour cause…), la reprise de fonction devait être progressive.

Le SNEPAP a donc rappelé qu’il n’était de nouveau pas question que notre collègue soit « marqué à la culotte » et poussé à la faute.

Le DISP a rappelé que le but de l’administration n’était pas « de mettre les gens en danger, ni en échec ».

Pour conclure l’audience, le DISP a rappelé que le SPIP de la Réunion fonctionnait bien et qu’il en était satisfait.

Ce à quoi l’intersyndicale a fait remarquer que cela devait se traduire par une reconnaissance et un respect du aux agents, notamment à travers les notations.

Actuellement, 50% des effectifs de l’antenne nord ont déposé des recours.

Car il serait trop facile et malhonnête qu’en endossant le rôle de « la mouche du coche », la direction en tire tout le bénéfice.

En conclusion, le SNEPAP est ressorti de cette audience avec le sentiment d’avoir été entendu et écouté, avec l’espoir que le DISP ai pris toute la mesure de l’urgence dans le service.

A ce jour, notre collègue s’est vu proposé une affectation sur le pôle PSE. Il va enfin être réintégré dans ses fonctions.

Le SNEPAP va cependant rester vigilant à la fiche de poste qui va lui être proposée, les moyens attribués, et les effectifs.

Concernant l’attitude de la CSIP, nous demandons à ce que les délégations de DIP lui soient retirées, afin qu’elle ne puisse plus nuire aux personnels et au bon fonctionnement du service.

Car il est inadmissible, qu’un cadre puisse agir en électron libre, en faisant fi des instructions qui lui sont données.

Nous demandons donc à la DSPIP qu’en tant que responsable départementale, elle réponde de l’attitude de ses cadres et prenne les dispositions qui s’imposent afin que les personnels de l’antenne nord puissent enfin travailler sereinement.

Enfin, nous espérons que cette crise touchera bientôt à sa fin avec le renouvellement intégral des cadres sur l’antenne nord.

Nous comptons sur la lucidité de la MOM pour que le SPIP de la Réunion soit enfin géré par un encadrement ne se prenant plus pour un gouverneur de province, et qui soit digne d’un service public moderne et humaniste.


« Les 3 grandes époques de l’humanité sont l’âge de la pierre, l’âge de bronze, et l’âge de la retraite » (Jean CHARLES « la foire aux cancres »)

Section SNEPAP de la REUNION

https://snepap.fsu.fr/wp-content/spip/snepap/IMG/doc_tract_aud_DISP.doc

TOP