Travailler plus pour gagner plus ???…

Dans le courant de la semaine dernière (parfois en toute fin de semaine) les DIR informaient les

services de la mise en oeuvre de modalités d’achat de jours de repos non pris et travaillés.

Cette nouvelle disposition est fondée sur une déclaration du ministre du budget, des comptes publiques, et de la fonction publique, du 26 octobre 2007. Dans certains services, l’information était accompagnée d’une circulaire non datée et non signée, se basant sur un projet de décret…

Et il fallait faire vite : mesure limitée aux personnes titulaires d’un compte épargne temps, les personnels devaient répondre dans les jours qui suivaient. Comme de coutume, on agît dans l’urgence ! Les absents ont toujours tort !

Cette procédure, basée sur un texte non définitif, est contredite par le décret du 12 novembre 2007, publié au JO du 13 novembre. La création d’une « indemnité compensant certains jours de repos travaillés » est bien prévue, dans la limite de 4 jours. Mais le décret précise que « les personnels concernés qui souhaitent bénéficier de cette indemnité doivent en formuler la demande par écrit et être titulaire d’un compte épargne temps au 30 novembre 2007 ou en avoir demandé l’ouverture avant cette date ». Donc, contrairement aux informations diffusées à toute hâte dans les services, non seulement aucun délai n’est prévu pour demander cette indemnité, mais en plus les personnels non titulaires d’un compte épargne temps peuvent en demander l’ouverture jusqu’au 30 novembre et ainsi bénéficier de cette possibilité !!! L’administration se justifiera sans doute en prétextant que le délai imposé permettait aux agents de bénéficier de cette indemnité sur le

traitement de décembre ! Peut-être dans l’objectif sournois de pallier une éventuelle absence de primes de fin d’année pour les personnels ?

Au-delà de la forme, en l’état inacceptable, le SNEPAP-FSU est consterné par cette mesure. Si individuellement, cette mesure est susceptible d’intéresser des collègues dans un souci légitime d’accroître leur revenu de fin d’année, sur un plan collectif elle reste particulièrement nuisible :

"-" C’est une augmentation très minime, limitée au mois, et donc factice du pouvoir d’achat qui

ne saurait remplacer l’augmentation de la valeur du point d’indice et les évolutions

statutaires. Elle met à mal la réduction du temps de travail et un plus grand partage du

travail.

"-" Elle laisse penser que nous sommes capables de travailler plus pour absorber une charge de

travail qui rend difficile la prise de congés pourtant indispensables au regard des

spécificités des métiers pénitentiaires.

"-" Enfin, comble de l’arnaque, payer 80 euros brut aux personnels de catégorie B par exemple

revient à rémunérer une journée de congé travaillée moins chère qu’une journée travaillée.

Au final, proportionnellement, c’est « travailler plus pour gagner moins » !

Sous couvert d’une mesure qui peut paraître « généreuse », s’agirait-il d’endormir les revendications légitimes et urgentes d’augmentation du pouvoir d’achat et d’embauche de fonctionnaires en nombre suffisant ?

Ne soyons pas dupes, maintenons nos revendications !!!

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