Gestion de la CAP des DPIP : dés pipés ?

Le SNEPAP-FSU s’est toujours engagé pour la défense des intérêts des Directeurs Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (DPIP) dans la recherche d’un équilibre entre les différents acteurs de l’administration et les missions

qui leur sont dévolues, et non dans une logique corporatiste. Nous partions de si loin que les motifs d’action étaient légion, notamment dans le cadre des CAP où les directeurs successifs de l’administration pénitentiaire brillaient par leur absence, et où certains postes à responsabilité n’étaient pas proposés aux DPIP.

Si les combats à mener demeuraient nombreux, les actions du SNEPAP-FSU commençaient à porter leurs fruits.

C’est ainsi que Madame la Directrice de l’Administration Pénitentiaire acceptait de siéger à la CAP des DPIP, (tout comme c’était traditionnellement le cas pour celle des DSP) et que des postes à responsabilité étaient proposés aux personnels de Direction issus de la filière Insertion Probation, postes qui n’étaient donc plus réservés qu’aux seuls corps des DSP ou des attachés.

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Ces combats, le SNEPAP-FSU n’a jamais craint de les mener seul au sein d’une Administration Pénitentiaire cannibalisée par les établissements pénitentiaires. Seul contre les autres organisations professionnelles qui n’ont cessé de dénoncer, dans des termes plus ou moins choisis, ces nominations de DPIP à des postes à responsabilité… Pour les plus mesurées, le retrait de deux postes de DIA aux DSP était vécu comme une « maladresse de la part de la DAP », et les nominations dans leur ensemble perçues comme la traduction de

récompenses pour des professionnels en proximité avec le pouvoir en place… Pour celles qui portent une vision pour le moins atrophiée de l’administration pénitentiaire et de ses missions, lesdites nominations de personnels issus de la filière insertion et probation tiraient notre administration vers le bas…stupéfiant.

Or, le SNEPAP-FSU n’a jamais entendu ou porté ce type de procès en tricheries, copinages ou maladresses lors de nominations similaires de personnels issus du corps des DSP. Ces discours, apparus dès lors que la probation commençait à être plantée dans le décor des politiques pénales et pénitentiaires, ont en commun le mépris qu’inspire une filière, et la méfiance envers les problématiques de politique pénitentiaire et/ou pénales qu’elle porte.

Force est de constater que ces discours ont essaimé des scories, sur lesquels la CAP des DPIP d’avril prochain va buter. En effet, il y a quelques semaines, suite à la publication de la note de mobilité, nous avions pointé la persévérance des services RH à écarter les DPIP de certains postes de catégorie A, qui n’étaient pas proposés à l’ensemble des cadres de l’Administration Pénitentiaire, tels que des postes à l’ENAP ou en DISP. Aujourd’hui, l’administration va encore plus loin et il s’agit désormais d’un véritable déni de CAP. Alors que dans la note du 11 février 2014 quelques postes ont été proposés tant aux DPIP qu’aux DSP et aux attachés, sous réserve des CAP respectives, nous découvrons que les jeux sont faits, avant même la tenue de la

CAP des DPIP. Car les délégations de signature au profit des DSP nommés lors de la CAP du 14 février 2014 ont été publiées au Journal Officiel du 27 février 2014 !!!

Quel intérêt pour l’administration à réunir une CAP, si ce n’est pour entretenir l’illusion du dialogue social ? Quel intérêt pour le SNEPAP-FSU à répondre à cette convocation du 11 avril ?

Alors que l’administration pénitentiaire est enfin en mesure de mettre en lumière l’ensemble des missions qu’elle porte, il est plus que temps de respecter l’ensemble des acteurs, sauf à nourrir, délibérément, les guerres de chapelles dont les professionnels n’ont que faire.

Les représentants du personnel SNEPAP-FSU du corps de DPIP

Paris, le 13 mars 2014

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