Groupes de travail SPIP sur la DISP Strasbourg : transformons l’essai !

Après la constitution de groupes de travail « métiers » par la DAP, dont nous avions dénoncé l’opacité entourant le choix des membres, le SNEPAP-FSU se réjouit de la mise en place par la DISP Est- Strasbourg de trois groupes de travail qui associe enfin un plus grand nombre de personnels sur la réflexion en cours sur le SPIP, nos métiers et les modalités de suivi des publics.

La constitution de ces groupes répond en effet à l’une de nos revendications, portées notamment lors des audiences DISP relatives aux questions spécifiques aux SPIP.

Nous relevons également favorablement le fait que la DISP souhaite que la réflexion se fasse de manière pluridisciplinaire, avec la participation de tous les corps d’agents exerçant en SPIP.

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Le SNEPAP-FSU regrette toutefois que l’animation des groupes de travail soit uniquement réalisée par des membres de l’encadrement des SPIP. Il nous semble qu’il aurait pu être opportun de constituer des binômes d’animateurs, sans que leur choix ne soit commandé par un positionnement dans l’encadrement des services.

Trois axes de travail ont été choisis par la DISP :

"-" Liens établissements / SPIP et plus précisément la question des champs prioritaires d’intervention du SPIP en milieu fermé

"-" Les enjeux d’un travail disciplinaire pour le SPIP et plus précisément la question des modes et champs d’intervention des agents PSE, des psychologues et des ASS en SPIP

"-" Les pratiques professionnelles en SPIP et plus précisément le suivi différencié, en référence aux articles 29 et 30 des Règles Européennes de la Probation.

Si le choix des thématiques ne manque pas d’intérêt, il est également important que les participants à ces groupes de travail se voient accorder une marge de manoeuvre au sein de chaque thématique

proposée.

A titre d’exemple, le SNEPAP-FSU déplore que la question de la pluridisciplinarité dans les SPIP se limite aux questions des modes d’intervention des agents PSE, des psychologues et ASS en SPIP. Il nous semble en effet que cette question mérite une réflexion plus large incluant la place de l’ensemble des personnels des SPIP et qu’elle englobe la question de la mise en place d’une commission

pluridisciplinaire au sein des SPIP pour évoquer les objectifs et modalités de prise en charge de notre public. De plus, parler des surveillants SPIP par le biais des seules fonctions d’agents PSE apporte une vision réductrice des compétences de ces personnels. Le SNEPAP-FSU sera en tout état de cause vigilant à ce que la question de la pluridisciplinarité n’ait pas pour axe la gestion du travail jugé ingrat dans les SPIP.

Pareillement, la question du suivi différencié nous semble intrinsèque de celle de l’évaluation de la PPSMJ (sa situation particulière, les risques qu’elle présente, ses facteurs positifs, ses besoins, les interventions nécessaires pour y répondre ainsi qu’une appréciation de sa réceptivité), qui nous semble devoir être le fondement de toute décision relative aux modalités de prise en charge de la PPSMJ.

Enfin, si la référence au Règles Européennes de Probation dans le troisième groupe de travail constitue une étape que nous ne pouvons qu’approuver, quel dommage qu’elle se limite à deux articles de ces

REP dont le contenu constitue une richesse à exploiter davantage.

Pour le SNEPAP-FSU, la réflexion autour de ces thématiques doit également être animée au niveau de chaque antenne. Comment considérer que la construction des SPIP, les modalités et périmètres

d’intervention des agents, les modalités d’évaluation des publics, puissent être pensés et construits sans les personnels qui y oeuvrent au quotidien ?

C’est pourtant le choix méthodologique inverse qui a été réalisé par la DAP à l’occasion de la constitution de groupes de travail au niveau national. C’est également sur une même base méthodologique qu’ont été diffusées les Règles Européennes de Probation dans les services ainsi qu’une synthèse de l’étude réalisée par Sarah Dindo sur le SME : des documents posés sur des tables ou dans des casiers.

La DISP Strasbourg favorise aujourd’hui, avec la constitution de ces trois groupes de travail, la saisie de ces questions par les agents. Rééquilibrage toujours insuffisant à nos yeux : les terrains et services

doivent également s’en emparer. Des débats doivent être encouragés et organisés localement autour des questions de la pluridisciplinarité, de l’évaluation, des modalités de prise en charge, de la déontologie. Les Règles Européennes de Probation et l’étude réalisée par Sarah Dindo doivent permettre d’alimenter ces débats.

Si nous sommes conscients des difficultés rencontrées sur les terrains avec des situations RH précaires et une montée croissante de la charge de travail pour tous les agents, qui ne sont certes pas des

conditions optimales pour participer de manière sereine à la réflexion en cours, il nous semble pour autant essentiel que les questions de l’évaluation, du contenu des prises en charge, de la déontologie

(avec notamment la question de la place de la PPSMJ dans le suivi) soient pensées par les agents dont c’est le quotidien !

Hier, la DISP Strasbourg acceptait des rencontres régulières avec les Organisations Syndicales représentatives des SPIP. Si seuls le SNEPAP-FSU et la CFDT y ont jusqu’alors répondu, la CGT Pénitentiaire semblant se contenter des quelques minutes de discussion sur les SPIP en Comité Technique Interrégional non représentatif des SPIP, nous constatons avec la constitution de ces groupes de travail appelés de nos voeux, que les lignes continuent d’évoluer pour que les SPIP soient pensés et construits par ceux qui y exercent.

Alors même que les SPIP vont se trouver nécessairement au coeur des vifs débats qui s’annoncent sur le projet de Loi Pénale, le SNEPAP-FSU considère qu’il est enfin temps que ces Services puissent entrer

en possession des questions qui commanderont leurs évolutions. A ce titre, le SNEPAP-FSU ne saura rester inactif, appelle les agents à se saisir dans les Services des réflexions sur nos métiers et sollicitera

la DISP Strasbourg afin que des points d’étape des travaux puissent être partagés.

Mulhouse, le 17 février 2014

Pour le SNEPAP-FSU Région Est

Estelle CARRAUD, Secrétaire Régionale

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