COMMUNIQUE : Le SNEPAP-FSU reçu à l’Elysée, les SPIP et la filière Insertion/Probation représentés !

La polémique sur les permissions de sortir, la mobilisation des fonctionnaires de police et, quelques jours plus tard, des personnels de surveillance, ont conduit le Président de la République à recevoir, en plusieurs temps, les organisations professionnelles représentatives des agents concernés et des magistrats. Pas question, pour le SNEPAP-FSU, de laisser les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) et leurs personnels être placés en simple spectateurs, comme ce fut trop souvent le cas. Notre organisation a donc été reçue, hier matin, par le Chef de l’Etat.

Cette rencontre fut l’occasion de rappeler la position du SNEPAP-FSU quant à l’intérêt des permissions de sortir et à l’impérieuse nécessité de lutter contre les vieux et inopérants réflexes sécuritaristes en matière d’exécution des peines.

Pour le SNEPAP-FSU, durcir les conditions d’octroi des permissions de sortir ou abaisser le nombre d’aménagements de peines ne peuvent être les bonnes réponses. Tout comme les affirmations quant à des « décisions de justice incohérentes et inacceptables », reprises jusque dans des rangs syndicaux de l’administration pénitentiaire, ne peuvent constituer de bons questionnements. Bien au contraire, ces affirmations viennent en mépris du travail et des missions des SPIP, et notamment d’une filière Insertion/Probation que le SNEPAP-FSU a été seule à représenter dans son intégralité à l’occasion de cette rencontre.

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Le SNEPAP-FSU a rappelé que les SPIP étaient les seuls services prenant en charge l’intégralité des publics MO / MF, au plus près de ces justiciables, dans une logique complexe d’accompagnement vers la sortie de délinquance. Cette mission ne peut continuer à supporter des perspectives budgétaires aussi resserrées, au terme desquelles les budgets de fonctionnement ne permettent plus l’indemnisation des déplacements des agents, et les budgets d’intervention qui ne permettent plus le développement d’un partenariat cohérent. Cette mission ne peut continuer à

supporter des charges de travail que les 1000 emplois pour les SPIP, dont un peu plus de 600 CPIP, ne parviennent et ne parviendront à résorber.

L’administration pénitentiaire s’est engagée dans une démarche de réflexion sur les pratiques, l’organisation des SPIP. Nous avons pris notre part dans ce travail de fond ambitieux. Cette démarche doit s’accompagner aujourd’hui d’une reconnaissance matérielle des responsabilités et des efforts engagés. Il y a trop d’écart entre les différents statuts des personnels de cette administration. Les personnels de la filière Insertion/Probation ne le savent que trop. Les psychologues de l’administration pénitentiaire, qui n’en finissent plus d’attendre la création d’un corps, également.

Les personnels d’insertion et de probation n’ont pas atteint le niveau d’exaspération des collègues d’autres corps, parce qu’ils ont bien conscience que certaines lignes ont bougé. Mais ils ne sont, notamment sur la question statutaire, plus très loin de la ligne rouge…

Un certain nombre d’annonces, relativement troubles, ont été faites par le Président de la République : résorption des emplois vacants, plan de sécurisation des établissements, renseignement pénitentiaire, clarification des « obligations » de la population pénale, volet indemnitaire et statutaire pour certaines catégories professionnelles. Le SNEPAP-FSU restera vigilant pour que les SPIP ne soient pas mis à l’écart dans le cadre de la mise en oeuvre de ces annonces présidentielles.

Paris, le 30 octobre 2015

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