Formation des CPIP : spectacle gratuit, la DAP joue à l’équilibriste !

Les CPIP 16 viennent d’entrer en formation mais pour autant on ne peut pas dire que la DAP soit au clair sur le

déroulé de ces deux années, ni sur le sens qu’elle entend donner à celles-ci…

L’impression qui prévaut est plutôt celle

d’un numéro d’équilibrisme où l’acteur principal aurait pour seul texte : « Jusqu’ici tout va bien… »…

Malheureusement pour ce beau scénario haletant, il s’agit bien là de la formation des acteurs incontournables de la

prévention de la récidive.

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Premier acte : le 16 juin 2011, la DAP réunit les OS représentatives de la filière pour leur annoncer les modalités de

formation de la 16ème promo de CPIP qui entre en formation… 11 jours plus tard, soit le 27 juin ! Elle envisage de faire

paraître un arrêté de formation d’ici là tout en le présentant au CTP-SE du 20 juin. (Houla, ça tangue…) ! A ce jour,

elle n’a bien évidemment pas réussi à faire paraître son arrêté et propose aux organisations syndicales d’en

rediscuter le … 26 juillet, soit un mois après l’entrée en formation des CPIP 16 ! (Paf…manqué !)

Deuxième acte : toujours lors de cette même réunion, la DAP a présenté le déroulé de la formation des CPIP 16, que,

rappelons le, elle s’était engagée en novembre 2010 à ne plus préaffecter : une formation de 2 ans en alternance,

avec en 1ère année des apports théoriques importants et en 2ème année la construction du positionnement

professionnel par les stages. Les 6 derniers mois deviennent un stage de « mise en oeuvre des aptitudes

professionnelles », afin de mesurer la capacité des stagiaires au regard des compétences attendues… Dans ce cadre,

le stagiaire « effectue un service normal », c’est-à-dire a la charge de travail d’un titulaire ! (Rires du public…). A la

question du SNEPAP-FSU sur la préaffectation ou non pendant ces 6 derniers mois, l’administration, embarrassée,

finit par l’admettre, mais indique que les stagiaires auront un amphi d’affectation en fin de première année, et donc 6

mois pour s’organiser… Aux questions des OS présentes, l’administration répond que la question de la préaffectation

n’a aucune incidence sur le contenu de la formation. Bien plus, la DAP est dans l’incapacité de donner une raison à ce

revirement. Des stagiaires contraints de changer d’affectation en plein mois de janvier, des services privés de

personnels titulaires dès septembre sans renforts pendant plusieurs mois… (Bing, le funambule dégringole du fil)…

Troisième acte : Quatre postes de responsables de formation à l’ENAP étaient proposés aux CPIP à la dernière CAP de

mobilité. Le SNEPAP-FSU est intervenu auprès de la sous-directrice RH afin de lui indiquer qu’il serait impossible de

pourvoir ces postes si la DAP exigeait l’habilitation issue du statut de responsable de formation mis en place très

récemment. Peu de collègues CPIP ont en effet eu l’opportunité de se présenter à cette sélection désormais

nécessaire pour exercer des fonctions de formateurs ou responsables de formation. Mais la DAP a décidé de

maintenir cette obligation. Résultat : aucun des quatre postes n’a été pourvu à l’ENAP, pire, un cinquième poste est

désormais vacant… (Aïe, c’est chaud pour l’artiste !) La DAP assure qu’elle va republier les postes pour donner le

temps aux collègues de se former. Mais l’arrêté du 17 juillet 2009, portant règlement d’emploi des formateurs des

personnels de l’administration pénitentiaire, prévoit un temps de formation d’un an, dont dix semaines avant toute

prise de fonction. A ce rythme on peut prédire sans crainte de se tromper que les postes à l’ENAP ne sont pas prêts

d’être pourvus, laissant la formation des CPIP dans une bien piètre situation… (Attention chute fatale !)

Dernier acte : De nouvelles modalités du concours de CPIP et de DPIP, sorties du chapeau, ont été présentées, sans

aucune discussion préalable, au CTP-SE du 20 juin 2011. Celles-ci devaient instituer notamment des épreuves de

questions à réponses courtes dont les candidats étaient censés choisir les matières parmi 3 (pour les CPIP) ou 4 (pour

les DPIP) possibles portant sur le droit pénal, la criminologie, les sciences humaines ou le droit public (pour les DPIP)…

Pour tous les candidats, au programme des deux concours donc : au moins une épreuve portant sur une matière

enseignée uniquement dans les filières universitaires de droit ! (Tour de magie, tintin…) : tous les candidats devront

donc avoir une formation issue des filières juridiques, ce qui ne laisse qu’une chance extrêmement réduite aux

candidats provenant d’autres filières. Point d’orgue de ces errements, la DAP, sans doute habituée à recruter des

candidats d’un niveau universitaire largement supérieur à celui exigé pour le concours, ne s’est manifestement pas

rendu compte qu’elle prévoyait une épreuve pour le concours de CPIP, niveau DEUG, sur une matière : la

criminologie, dont l’enseignement universitaire actuel est une spécialisation post-licence ! (L’acrobate se reprend les

pieds dans le fil…
). Le SNEPAP-FSU s’est insurgé contre ces nouvelles dispositions car elles priveraient la profession de

personnels aux connaissances aussi diverses que riches, et a obtenu du nouveau DAP, M. Masse, que ces textes

soient retravaillés lors d’une discussion ultérieure. En effet, celui-ci a convenu que c’est bien la formation

professionnelle initiale qui doit donner les outils nécessaires aux personnels pour exercer dans les SPIP et que ces

compétences et connaissances professionnelles n’étaient pas un préalable pour la présentation des candidats aux

concours…

Clou du spectacle : Le SNEPAP-FSU a alerté la DAP depuis plusieurs années sur la nécessité de faire coïncider les

entrées et sorties de formation avec les impératifs de la vie personnelle des agents recrutés et tout particulièrement

avec les rythmes scolaires et universitaires. Une prise de poste en octobre, comme ce sera le cas pour les CPIP 15, ne

va pas sans poser de lourdes difficultés, en matière de logement et de scolarisation des enfants par exemple. Par un

courrier du 13 juillet 2011, le DAP a informé le SNEPAP-FSU que, conscient de ces difficultés… Il va mobiliser les

services d’action sociale (RH6 et ARAS) afin que ceux-ci soient particulièrement vigilants pour la prise de poste des

CPIP 15 au 3 octobre 2011 ! Parce qu’ils ne l’étaient pas auparavant ? Avec ça, on est sauvé… L’artiste fait un bide…

Le rideau tombe, la représentation est terminée, huées du public,

les personnels de la filière insertion et probation demandent à être remboursés !

Le numéro d’acrobate a tourné au lamentable tour d’illusionniste…

Paris, le 19 juillet 2011.

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