L’artifice pénal du 14 juillet 2005

L’artifice pénal du 14 juillet 2005

Alors qu’au 1er juillet 2005, le seuil des 60 000 détenus a été dépassé, le décret de grâce présidentielle, à l’instar des années précédentes, vise à réduire la surpopulation pénale de façon temporaire et illusoire.

Le SNEPAP-FSU conteste la pratique des décrets de grâce qui n’est qu’un mode irrationnel de gestion de la surpopulation pénale. Le champ d’exclusion de cette mesure, encore plus restrictif que l’année dernière, ne repose sur aucun fondement valable. De plus, cela va à contre courant de ce qu’il convient d’effectuer pour prévenir efficacement la récidive.

De nombreux rapports officiels établissent que l’individualisation de la peine et de son aménagement reste le meilleur moyen d’action, et que les sorties dites « sèches », sont à proscrire.

Or, cette mesure de remise de peine collective entraînera justement de façon aveugle des sorties de prison qui ne seront pas ou mal préparées.

L’Administration en est bien consciente puisqu’elle enjoint à ses services pénitentiaires d’insertion et de probation « d’ajuster les prises en charge des détenus concernés aux perspectives de leur sortie anticipée », en prenant tous contacts nécessaires auprès des partenaires et en permettant « aux sortants de prison de subvenir à leurs besoins immédiats », comme si une sortie pouvait se préparer dans les heures ou les jours précédents la libération, dans une période où les partenaires sociaux fonctionnent à effectif réduit.

Spécialistes des missions impossibles, les personnels de l’administration pénitentiaire feront de leur mieux, comme d’habitude…

Comble du paradoxe, une personne condamnée admise à la libération conditionnelle ne bénéficiera pas d’une remise de peine, à moins que celle-ci ait été révoquée !!! Cela ne saurait tenir lieu d’une politique pénale digne de ce nom.

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