NE LAISSONS PAS LES SPIP ETRE LES FUSIBLES DE LA JUSTICE !!!

Après une mobilisation sans précédent, le 10 février 2011, de l’ensemble des acteurs du monde

judiciaire, les annonces du Ministre sur les suites qu’il entend donner aux rapports des inspections des

services judiciaires et des services pénitentiaires ne sont pas l’exemple d’un grand courage politique…

Notre Ministre a su résoudre – avec une habilité toute relative – l’équation suivante : comment éviter de

mettre le feu aux poudres dans le monde judiciaire en mettant hors de cause les plus nombreux et

visibles – les magistrats et les conseillers d’insertion et de probation – et s’épargner une opposition

frontale et durable, tout en affichant une attitude de bon élève

auprès de l’Elysée qui réclame des « fautifs » ? Il suffisait de faire

tomber le couperet sur les plus isolés : l’encadrement du SPIP et de

la DISP… Il eut certainement été plus dangereux politiquement de

ne pas céder à l’injonction présidentielle et d’admettre qu’aucun

professionnel du Ministère de la Justice ne pouvait sérieusement

être mis en cause compte-tenu du délabrement des ressources

humaines du service de Loire-Atlantique…. Au petit jeu de la

« Realpolitik » ministérielle, c’est donc le fusible du SPIP qui

devrait sauter pour calmer tout le monde ? C’est croire un peu

trop vite à la naïveté des personnel…

Qui parmi les personnels

d’insertion et de probation

pourrait croire que sanctionner

un DSPIP qui a eu le courage de

défendre la qualité du travail en

refusant l’affectation aveugle

de centaines de dossiers sans

effectifs suffisants pour les

prendre en charge, sera sans

conséquence pour l’avenir ?

5 millions d’euros consacrés

aux réserves judiciaires et

pénitentiaires… soit à peine

le budget de la construction

de 20 des 5000 nouvelles

places de prison annoncées

par le Président le 10 février

dernier !

Comment ne pas être écoeuré des annonces indigentes du Ministère

en terme de renforcement des effectifs : « Un triplement du budget

consacré en 2011 à la réserve judiciaire et pénitentiaire, ce qui permet

de dégager dès maintenant 5 millions d’euros pour des vacations

supplémentaires. »
! La seule réponse concrète : le recrutement de

contractuels, vacataires, et… retraités non formés, peu rémunérés et

de fait très « flexibles » ! Brillante idée pour faire fonctionner les

services pénitentiaires d’insertion et de probation alors même que

l’objectif de prévention de la récidive est reconnu comme requérant

une expertise particulière ! Quelle vision des SPIP l’administration propose-t-elle donc ? Encore et

toujours de la navigation à vue… Personne ne nous fera croire que lorsque les feux de la rampe seront

éteints, ces vacataires ne se verront pas purement et simplement renvoyés dans les files d’attente du

pôle Emploi, faute de crédits suffisants…

Comble de la situation, le DISP s’est déplacé en personne au SPIP de Loire-Atlantique pour annoncer

le renfort rapide de 6 contractuels ! Quel aveu, aussi tardif que flagrant, de l’ampleur des difficultés

que connaît ce service ! Et pourtant, là encore, une gestion en trompe-l’oeil et à court terme, les

contrats prendront fin en septembre 2011, dans l’hypothétique espoir que la CAP de mobilité des CPIP

aura comblé les manques !

ASSEZ D’EXPEDIENTS !

Le SNEPAP-FSU exige un plan de recrutement de titulaires du Ministère ! Refusons de relâcher la

pression tant que ce ministère n’aura pas répondu à nos attentes ! Discuter de l’évaluation des

besoins des services ou de l’élaboration d’organigrammes comme s’y est engagé le Ministre ? Soit, le

SNEPAP-FSU le revendique de longue date ! Mais ce travail ne peut s’entendre sans des annonces

immédiates de renforts de titulaires dans les services tant les carences sont manifestes et connues de

tous ! Le SNEPAP-FSU a d’ores et déjà transmis au Ministère ses propositions en la matière.

Incontestablement, une partie de l’avenir des SPIP se joue à travers les conclusions qui seront tirées de

cette affaire. Déjà, certains rêvent à haute voix, du retour des SPIP dans le giron des chefs

d’établissement et d’autres, d’une nouvelle mise sous la tutelle des magistrats de l’application des

peines… Le SNEPAP-FSU ne peut que dénoncer les pressions et les offres de service que certains

adressent déjà en sous-main au Ministre pour ramener l’ordre dans les SPIP. N’en déplaise à ceux-là

même, les SPIP sont désormais des services autonomes et pleinement reconnus au sein du monde

judiciaire, comme le prouvent les multiples marques de solidarité qui se multiplient tant localement

que nationalement. Ces services ont développé une compétence propre en matière d’application et

d’exécution des peines dans un objectif de prévention de la récidive ! Etre au coeur d’une politique de

prévention, c’est développer des outils pour la mettre en oeuvre, c’est avoir les moyens pour

individualiser les peines… Ce ne sera jamais porter la responsabilité d’un résultat garanti !

NOUS VOULONS DES MOYENS, PAS DES SANCTIONS !

Le SNEPAP-FSU appelle l’ensemble des personnels à se réunir, à

exprimer leur solidarité et à agir dans l’unité la plus large !

Nous devons maintenir la pression !

Paris, 17 février 2011.

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