SPIP Annemasse : insidieusement, la dégradation se poursuit !

Pendant que le siège du SPIP s’auto alimente de ses réflexions philosophiques et perd tout contact avec la réalité du terrain, les agents s’enlisent, les deux pieds dans la boue.

Derrière les effets d’annonce du DFSPIP, la qualité professionnelle ne cesse de baisser, au rythme de l’aggravation de la souffrance des agents. Parlons chiffres : 170 mesures pour un Équivalent Temps Plein (ETP) soit encore 20% de plus que lors du dernier tract, et le double des préconisations de la DAP : qui dit mieux ??

Avec une telle charge de travail, précisons que les agents n’ont bénéficié ni d’une supervision, ni d’une visite médicale depuis 9 ans. Progressivement le climat s’alourdit : la solidarité si chère à l’équipe d’Annemasse ne cesse de se craqueler. Les valeurs d’intérêt général s’effacent devant des réflexes de protection individuelle.

Résignés, certains agents mettent à mal leur santé ou décident de quitter le service.

Diviser pour mieux régner, voilà ce que l’on peut déduire des inégalités de traitement constatées récemment, tant entre les agents qu’entre les services.

Depuis quelques mois, le traitement infligé à certains agents se rapproche dangereusement du harcèlement.

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Nous refusons de devenir des professionnels frustrés et de renvoyer aux stagiaires l’image d’un métier sans avenir.

Malgré tout, le SPIP d’Annemasse ne se contente pas de plaindre. Des solutions ou a minima des palliatifs existent. Commençons déjà :

"-" Par bénéficier d’une réelle année pour remplir nos objectifs : au mois de janvier toutes les évaluations ne sont pas rendues, avec des objectifs fixés pour juin !

"-" Par bénéficier d’une supervision régulière et salvatrice, tant pour notre travail que pour l’ambiance de l’équipe.

Nous attendons aussi que la hiérarchie arrête d’affecter les dossiers sans considérer la surcharge de travail qui a cette fois atteint ses limites.

Rappelons la Règle 29 des Règles Européennes relatives à la Probation : Les effectifs des services de probation doivent être suffisants pour qu’ils puissent assurer pleinement leur mission.

Le nombre de dossier que chaque agent a à traiter doit lui permettre de surveiller, guider et assister efficacement les auteurs d’infraction de manière humaine et, si cela est approprié, de travailler avec leur famille et, le cas échéant, les victimes. Si la demande est excessive, il est de la responsabilité de la direction de chercher des solutions et d’indiquer aux personnels les tâches prioritaires.

A quand de réelles solutions proposées par la hiérarchie, comme le préconisent les REP ?

Si la hiérarchie prétend nous entendre, elle ne nous écoute manifestement pas.

Le seul moyen d’être pris au sérieux semble être l’action, au risque de pénaliser les usagers eux mêmes.

C’est la raison pour laquelle une journée « SPIP mort » se tiendra à Annemasse : le mardi 16 février 2016, les agents assureront leur travail mais n’ouvriront pas la porte et ne répondront pas au téléphone de l’accueil.

Nous regrettons de devoir en arriver à cette action pour espérer être écoutés.

Annemasse, le 26 janvier 2016

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