Voeux du SNEPAP-FSU à l’attention des personnels

Chère collègue, cher collègue,

2013 fut encore une année difficile pour l’ensemble des personnels : conditions d’intervention dégradées du fait, notamment, des carences en ressources humaines et d’une marge budgétaire toujours plus étroite ; incidents ayant éprouvé nombre d’agents. Personne n’a été épargné.

2013 fut paradoxalement l’année des promesses. Promesse d’une politique pénale et de l’exécution des peines éclairée, portée en germe dans la démarche de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, inscrite dans un discours ministériel en rupture avec celui porté par la classe politique depuis une dizaine d’années. Promesse de nouveaux horizons pour notre administration avec une vision semble t-il plus équilibrée des services et des acteurs sur lesquels elle repose. Promesse de reconnaissance pour des services jusqu’ici restés dans l’ombre, avec la médiatisation des SPIP et de leurs missions.

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Le SNEPAP-FSU a pris toute sa place dans les débats qui ont animé l’année 2013. Nos instances ont multiplié les rencontres et les échanges à tout niveau : DAP, chancellerie, Matignon, Elysée, élus, DISP etc. Le SNEPAP-FSU a placé l’intérêt des personnels au cœur de ses préoccupations, et n’a pas hésité à se dégager de ses intérêts immédiats en animant ou en participant à des actions collectives aux côtés d’associations, d’experts ou d’autres organisations professionnelles. Le SNEPAP-FSU perpétue la tradition d’un syndicalisme qui, s’il peut taper du poing sur la table, se tient éloigné des postures et reste tourné vers l’avenir.

L’année 2014 devra être l’année de l’action. Le projet de loi pénale qui sera discuté au Parlement à compter du mois d’avril devra, si le législateur ambitionne une quelconque efficacité et l’adhésion des personnels, gagner en cohérence. Aspirés et inspirés par le sillage médiatique, les organisations professionnelles et les personnels auront un rôle majeur à jouer dans la promotion de l’ensemble des missions de l’Administration Pénitentiaire auprès de nos concitoyens. Les recrutements annoncés devront se concrétiser ; il nous appartiendra d’être vigilants à ce que ces efforts ne se concentrent pas uniquement sur le corps des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP). L’abondement des services en ressources humaines devra s’accompagner d’un véritable effort sur le plan budgétaire et matériel.

Il nous faudra sensibiliser l’ensemble des personnels et peser de tout notre poids dans la réflexion qui s’engage sur les métiers du SPIP. Les enjeux sont trop importants, et l’intérêt actuellement manifesté par notre administration, par nos dirigeants et par les médias est espéré depuis trop longtemps pour que nous ne saisissions pas l’occasion qui s’offre à nous.

Dans le même temps, un certain nombre d’interventions devront être repensées et enrichies, comme celles des personnels de surveillance dans les établissements. La place des personnels administratifs devra être mieux reconnue ; celle des psychologues devra s’entourer de davantage de cohérence, de garanties et de sécurité professionnelle.

2014 connaîtra une autre échéance de poids. En décembre prochain se tiendront de nouvelles élections professionnelles. Nombre d’organisations syndicales et d’acteurs de l’administration ont cru sceller le sort du SNEPAP-FSU avec la disparition du Comité technique paritaire des services socio-éducatifs (CTPSE) en 2011. C’était sans compter sur l’énergie et la détermination de ses militants, c’était faire bien peu de cas de la force de nos idées et de plus de 50 années d’expérience. La décision de rétablir un espace de dialogue social spécifique avec le Comité technique SPIP, qui se concrétisera avec le scrutin de décembre prochain, est une grande victoire pour le SNEPAP-FSU et pour les personnels pénitentiaires d’insertion et de probation.

Nombre de revendications historiques du SNEPAP-FSU sont aujourd’hui placées sous les feux de l’actualité. Nous nous ne pouvons que nous réjouir de l’intérêt porté à la probation dans son ensemble, à la question de l’évaluation des publics, à celle d’un parcours d’exécution de la peine construit sur une base pluridisciplinaire, à l’enrichissement des modalités d’intervention.

Nous observons avec attention l’évolution d’autres organisations professionnelles sur ces sujets ; chacun devra se rappeler que nous n’avons jamais dévié de notre chemin, et que notre organisation porte la nécessité d’un questionnement et du partage de connaissances depuis nombre d’années.

Le SNEPAP-FSU entend voir son action reconnue au sein de la filière insertion et probation en décembre 2014 ; mais syndicat de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire, il n’entend pas « marcher sur une seule jambe ». Les difficultés au sein de nos établissements sont bien réelles, mais elle ne justifient pas la radicalisation du discours qui nous est imposé depuis quelques mois. Il est vital, pour la crédibilité, l’efficacité et l’avenir de l’administration pénitentiaire, de s’extraire des discours simplistes et caricaturaux. Le droit, la sécurité et la défense des personnels ne sont pas inconciliables avec l’amélioration des conditions de détention, avec les droits fondamentaux des personnes placées sous main de justice, pas plus qu’ils ne doivent nous exonérer d’un questionnement et d’un enrichissement de nos pratiques. Une autre voix doit pouvoir se faire entendre au sein de notre administration. Elle suppose le dépassement des questions corporatistes et une approche multi-catégorielle. Le SNEPAP-FSU, par son organisation et sa tradition cinquantenaire, porte cette vision.

L’année 2014 sera sans aucun doute une année difficile sur le plan professionnel, mais les défis qui s’offrent à nous sont remplis de promesses. Fiers et convaincus de l’importance de nos missions, unis par une vision partagée, nous saurons nous dépasser.

Chère collègue, cher collègue, le SNEPAP-FSU vous souhaite une excellente et heureuse année 2014.

Le Bureau National du SNEPAP-FSU

Paris, le 6 janvier 2014

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