Lettre ouverte à Monsieur Le Directeur Interrégional des Services Pénitentiaires de PACA-Corse

Monsieur le Directeur Interrégional,

A l’heure où vous devez évaluer la pertinence du prochain lieu d’affectation de notre collègue CPIP placé et à l’issue d’une période de deux mois passés parmi nous, nous tenons à vous alerter et à vous sensibiliser sur la situation de notre antenne.

Notre service fonctionne actuellement avec moins de 3,9 équivalents temps plein en milieu ouvert, ce qui équivaut à suivre pour un CPIP, en moyenne, 130 personnes. Pour le milieu fermé, et plus précisément pour le CP d’Aix-Luynes, la situation est également préoccupante avec environ 950 détenus pour 9,1 équivalents temps plein (et prochainement, 8,1). La charge de travail s’alourdit de jour en jour avec des difficultés croissantes pour rencontrer les détenus.

Dans un tel contexte, il nous est impossible de mener à bien nos missions que vous êtes censé bien connaître. La qualité de nos entretiens en pâtit, l’évaluation des personnes suivies est tronquée, nos partenaires sont méconnus et trop peu nombreux … Tous les jours, nous frôlons des erreurs lourdes de conséquences et risquons l’épuisement professionnel.

Aussi, si le soutien apporté par notre collègue depuis un mois nous a permis de ne pas sombrer, nous ne pouvons que nous inquiétez pour l’avenir.

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Loin de nous l’idée d’amoindrir les difficultés que vivent les collègues des autres sites, nous sollicitons une transparence et un arbitrage clair quant aux critères retenus de placement de notre collègue sur telle ou telle résidence administrative. Nous espérons également que ce dernier sera

rapidement prévenu de son lieu d’affectation.

De plus, nous ne sommes pas dupes et regrettons aujourd’hui le fait que le poste de CPIP placé ne fasse que palier les carences notables en effectifs.

En outre, à ce jour, aucune priorité de service n’est affichée. Les CPIP doivent toujours tout faire, dans l’urgence et si possible sans erreur. Les priorités affichées par la DISP restent fortement éloignées des préoccupations des collègues sur le terrain. Pour exemple, la commande institutionnelle de réouverture du CPA semble peu comprise et cause une

surcharge de travail pour tous.

En second lieu, concernant le projet de déménagement du milieu ouvert d’Aix-en-Provence qui perdure depuis près de deux ans, sachez que nous sommes plus que dépités.

Nous avons vu s’enchaîner des réunions, des visites, des informations formelles ou informelles, divers comptes-rendus et nous en passons …

Un espoir était né en ce qui concernait les locaux de l’Atrium « Vasarely » ; espoir rapidement et brutalement balayé par une décision annoncée par Monsieur Le DFSPIP durant les vacances scolaires alors que l’équipe était réduite, prévenue le matin pour l’après midi même … Que dire … ?

Il nous apparaît que le choix de « laisser tomber Vasarely » afin de trouver des locaux plus grands et anticipant l’annonce de la création de 1000 postes dans les SPIP, a été prise une fois de plus avec une grande légèreté.

Nous pensons que cet arbitrage aurait dû être pris après que la DAP ait reçu le feu vert de France Domaine.

A la DISP comme au Siège, ce déménagement semble également loin de vos préoccupations.

Sachez, Monsieur Le Directeur, que les SPIP ne cessent d’oeuvrer, d’assumer et d’absorber toujours plus de tâches, de dossiers et ce, dans des locaux et des conditions de travail pitoyables. Les personnels de l’antenne sont épuisés et résignés. Jusqu’ici, nous prenions sur nous mais jusqu’à quand ? Faut il attendre un incident pour avoir le privilège de vous voir ?

Quand viendrez-vous constater par vous-même notre souffrance au travail ?

MERCI de nous prendre enfin en considération et de vous battre pour nous permettre d’acquérir de réelles avancées.

La section locale du SNEPAP-FSU, Aix-en-Provence, le 12 décembre 2013.

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