Réforme de la formation des CIP : Les dangers d’une gestion purement comptable !

Alors que la 12ème promotion de CIP essuie les plâtres des nouvelles modalités de la formation, l’administration n’a toujours pas apporté de réponses aux difficultés que posera cette mise en œuvre.

Pré affecter des stagiaires répond à une logique pure d’optimisation de l’investissement : les rendre opérationnels le plus rapidement possible et combler les postes non pourvus par ces stagiaires.

Cette réforme constitue une grave régression de la qualité de formation des CIP et risque de déséquilibrer les services.

Elle remet en cause, de fait, la période indispensable d’apprentissage professionnel en 2ème année, car qui dit affectation sur un poste vacant, dit charge de travail équivalente à un titulaire. Le temps qu’implique la formation pratique (retour avec un référent sur les entretiens, les écrits professionnels, le travail partenarial…) sera incompatible avec la charge de travail du stagiaire pré affecté.

Cette réforme entraînera un déséquilibre des services, puisque les stagiaires seront concentrés principalement sur trois régions pénitentiaires. Par conséquent, certains SPIP pourront être composés majoritairement de stagiaires, donc de personnels en formation ! Dans ces conditions, le suivi des stagiaires par des professionnels titulaires sera impossible à réaliser.

Les titulaires étant mutés en septembre et les stagiaires pré affectés sur des postes vacants en janvier, une situation de carence en personnels de septembre à janvier se développera, cette situation pouvant aller jusqu’à paralyser certains services.

Pour le SNEPAP-FSU, modifier la date de prise de fonction fixée en septembre, serait intolérable car incompatible avec les intérêts familiaux et personnels des collègues mutés.

Autre hypothèse, l’administration pourrait également être tentée (comme cela s’est déjà produit) de pré affecter les stagiaires sur des postes qui n’auront pas été proposés aux titulaires à la CAP de mobilité. Cette hypothèse est également inacceptable car elle porterait gravement atteinte aux droits des titulaires.

Le SNEPAP-FSU a, à nouveau, vivement interpellé le DAP par courrier, lui demandant de répondre précisément aux problèmes ci-dessus évoqués.

Pour le SNEPAP FSU, une formation de qualité nécessite :

"-" De bénéficier d’une période de stage pratique (ou d’une mise en situation professionnelle) sous la responsabilité d’un tuteur de stage

"-" d’imposer aux terrains de stage un pré requis à savoir un cadre d’accueil assuré par des personnels formés au tutorat et à l’accompagnement des stagiaires.

"-" de garantir des regroupements entre stagiaires afin de permettre l’échange des expériences indispensable à l’acquisition d’une plus grande professionnalité

"-" de recruter des personnels par l’ENAP afin d’améliorer l’accueil, le suivi des élèves et stagiaires et l’harmonisation des pratiques des tuteurs

Par ailleurs, sur le contenu théorique de la formation, le DAP nous a affirmé que des réflexions étaient en cours. Mais, bien que le chantier soit vaste, les organisations syndicales n’ont toujours pas été consultées !!

Le 17 janvier 2007, le DAP affirmait, à l’occasion de ses vœux, que « l’année 2007 sera l’année des SPIP » ! Une telle consécration exige, une politique réellement ambitieuse de formation des personnels et non une réforme effectuée à la « va-vite » !

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