Vivonne : Lettre ouverte à Mme la Ministre, Garde des Sceaux,

L’entente syndicale du Centre Pénitentiaire de Vivonne vous interpelle, Mme la Ministre, puisque notre administration dont vous avez la charge reste sourde aux difficultés rencontrées par l’ensemble des Personnels.

L’entente syndicale locale se joint aux revendications nationales et forte des sentiments d’amertume, de dégout et de la fatigue accumulée par tous les corps de métiers, vous demande d’apporter des réponses précises et rapides sur les points suivants :

Personnels de Surveillance
Le 23 décembre 2009, une intersyndicale locale, en concertation avec la direction de l’établissement, adressent à la DISP de Bordeaux une demande de réévaluation de l’organigramme de la structure. Le 16 avril 2010, la DISP de Bordeaux envoie un courrier à l’administration centrale justifiant notre demande préalable et reconnait la sous évaluation des ressources humaines (14 agents en équivalent temps plein). Cette carence d’origine s’aggrave avec 4 départs par promotion et 3 autres vacances pour diverses raisons. A ce jour, nous pouvons comptabiliser 26929 heures supplémentaires malgré un taux d’absentéisme très bas. Il devient donc urgent de régulariser cette situation et d’ouvrir ces 21 postes à la CAP de décembre puisque les organigrammes du plan 13200 ne sont gelés que jusqu’à la fin novembre.
En tout état de cause, nous ne pouvons plus accepter de travailler dans des conditions de sécurité déplorables (postes non couverts) et de tension palpable agissant par le manque de repos hebdomadaires sur la vie sociale et familiale.
Visiblement, le Ministère doit disposer de ressources financières conséquentes car des décisions de justice vont contraindre l’administration à verser 100 euros par mois à des PPSMJ pour des conditions d’incarcération indignes… Cela risque de donner des idées aux Personnels de Surveillance, car leurs conditions de détention sont aussi, rappelons-le, nos conditions de travail. Conditions pour lesquelles nous avons d’ailleurs, au CP de Vivonne, un indicateur infaillible : le grand nombre de demandes de départ formulées par les agents pour la prochaine CAP, un an tout juste après l’ouverture.

Personnels Administratifs
Aujourd’hui, il manque 3 Secrétaires Administratifs au CP de Vivonne ce qui rend le fonctionnement des services particulièrement aléatoire et donne un peu plus l’image “fêlée” de la vitrine qu’en son temps, le DAP prétendait affublée d’un “zéro défaut”.
Beaucoup plus grave est l’obligation faite aux Adjoints Administratifs d’une polyvalence irréfléchie avec une incertitude grandissante sur leurs affectations concrètes à des postes dont on les rend pourtant responsables à chaque instant.
Cette pression issue de mouvements internes opaques est-elle digne d’un management responsable ?
Le sentiment général des Personnels Administratifs se résume en termes de découragement et de désillusions. Il n’est dû qu’au manque de reconnaissance, malgré les résultats obtenus dans des conditions d’ouverture particulièrement difficiles.
La demande de mutation de 3 Adjoints Administratifs sur les 14 affectés à l’établissement démontre, encore une fois, l’impression de malaise comme la certitude d’un avenir serein improbable.

Personnels du SPIP

Vous ne pouvez non plus ignorer, madame la ministre, la situation insupportable du SPIP de la VIENNE.

La DISP de BORDEAUX a d’ailleurs été saisie à plusieurs reprises de l’insuffisance en matière de ressources humaines au regard de la charge confiée aux agents.

Et pourtant :

"-" Toujours pas de poste budgétaire d’adjoint administratif alloué à l’antenne milieu fermé du SPIP au CP de VIVONNE, après une ouverture d’établissement faite il y a maintenant un an !

Une seule secrétaire ( indisponible pour un an !) à l’antenne milieu ouvert et pour autant, aucun poste publié à la CAP des adjoints administartifs de novembre !

Pour combler ce vide béant, un CDD de 30h semaine (toujours pas recruté…) “généreusement” octroyé par la DISP , pour…..18 agents !

La carence de personnel administratif a bien sûr une incidence directe sur le quotidien des travailleurs sociaux, à qui l’on demande maintenant de remplir les tâches dévolues au P.A !

La situation des TS n’est pourtant guère plus enviable puisqu’ils supportent actuellement 130 mesures en milieu ouvert pour un temps plein et que, tout comme leurs collègues du milieu fermé, ils doivent répondre au plus vite à toutes les demandes judiciaires et administratives.

Si ce constat de carence, exprimé de la bouche même de la directrice inter-régionale de BORDEAUX par ce propos : “partager la misère”, ne semble pas troubler outre mesure l’administration, il ne saurait être question pour nous et dans ces conditions de répondre aux nouvelle exigences de la loi pénitentiaire.

L’étude d’impact de celle-ci fixe la barre de recrutement des CIP à 1000 emplois, mais trouve actuellement un écho très lointain sur notre département qui compte seulement-et en réalité-11,2 travailleurs sociaux pour 1500 mesures en milieu ouvert !

Ne parlons même pas des Assistants Sociaux dont le sort et le nom ne font plus depuis longtemps l’objet de conversations à la DAP, qui reste muette aux multiples interpellations des organisations syndicales…

Vous devez avoir conscience, madame la ministre que les agents du SPIP aux côtés de leurs collègues des autres corps, sont fermement déterminés à refuser un budget « peau de chagrin » et sauront se mobiliser en conséquence pour défendre un service public depuis trop longtemps maltraité.

L’ENTENTE SYNDICALE PENITENTIAIRE DE LA VIENNE

A Vivonne, le 26 octobre 2010,

L’ENTENTE SYNDICALE LOCALE

https://snepap.fsu.fr/wp-content/spip/snepap/IMG/odt_Entente_syndicale_26_octobre_2010.odt

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